The Economist est inquiet. Que ce soit en Angleterre, à New
York ou au Chili, partout la gauche remplace ou menace de remplacer de bons
gestionnaires. C’est le retour de la démocratie, avec ses élus sous influence
et ses syndicats. Et elle ne fera qu’empirer le mal qu’elle veut combattre. (La
montée de la pauvreté.) Le monde idéal que décrit The Economist a des caractéristiques
inattendues. Il a quelque chose de parasitaire. Par exemple, il dépend
massivement de l’immigration. Immigration de gens qualifiés (car ils rapportent
plus qu’ils ne coûtent), pas celle des pauvres. Aussi, il considère l’Europe
comme le « marché » de l’Angleterre.
Un marché qu’elle doit libéraliser, afin de l’ouvrir à son industrie du
service, qui est à peu près tout ce qui lui reste. Mais surtout, ce monde
ressemble à ce que The Economist dit de M.Bloomberg. Il est extraordinairement
terne. Et si c’était là qu’était le véritable attrait de la démocratie ? Elle
est peut-être chaotique. Peut-être est-elle menacée par la démagogie. Mais elle
vit ?
Pour le reste, The Economist craint la déflation,
particulièrement en Europe. Il appelle les banques centrales à créer de l’inflation. Elle érode les salaires sans douleur. Les pays émergents sont devenus « fragiles ». La spéculation peut les
faire et les défaire. Les Etats combattent les Trusts (les fondations chez
nous). Ils permettent de se protéger de l’impôt. Les cabinets d’audit ont
oublié les leçons d’Enron. Ils achètent de nouveau des cabinets de conseil en stratégie.
La Chine se couvre de TGV. Moyen de créer de la cohésion
sociale.
Guerres civiles. Depuis que les USA et l’URSS
n’y ont plus intérêt, elles sont devenues plus rares, et plus courtes. Y mettre
un terme n’en est pas moins compliqué.
Changement et Internet, nouvel épisode. La Chine est le
champion de la vidéo sur Internet. Ça torpille la télévision. Malheureusement,
comme d’habitude, ce n’est pas rentable. L’espionnage d’Internet par l’Amérique mécontente l’Allemagne.
Sans qu’elle ne puisse rien faire. Ailleurs, les organisations qui s’occupent d’Internet
cherchent des solutions techniques qui compliquent la vie des gens mal
intentionnés.
Une étude des concurrents de l’élection présidentielle de
2012 aux USA. Obama y apparaît comme totalement méprisant de tout ce qui fait l’ordinaire
de la politique. Et une conclusion, générale, sur le politicien : « les
élections présidentielles dégoûtent les gens sans problèmes et attirent le
particulièrement bizarre. Puis ils retirent à ces excentriques ce qui leur reste
de respect de soi. »