Gilles Bois photographié par Cyril Pariaud / Bong Project
Slameur, il fait claquer les mots pour en extraire la sève musicale. Cet Aubagnais d’adoption qui anime un atelier d’écriture entre les murs de La Distillerie évoque pour La Lune sa passion et son engagement pour Aubagne. Le 22 novembre*, il sera avec de nombreux artistes aux côtés des élu(e)s de la majorité arc-en-ciel pour prendre la parole et montrer l’extraordinaire diversité du tissu artistique aubagnais.
« Aubagne, j’en suis tombé amoureux. Par hasard ? Certainement pas. Ce ne fut pas non plus un coup de foudre instantané. Cet amour est né du fait que j’ai retrouvé beaucoup d’éléments de la ville d’où je venais : Briançon. Le charme d’une vieille ville, tous les services à proximité : mairie, médiathèque, PIJ, gare, conservatoire, CAF, MJC, cinéma (au singulier car pour moi comme pour d’autres, il n’y en a qu’un), théâtre, de grandioses espaces naturels à ses portes… bref, une ville à taille humaine.
C’est à l’âge de 20 ans que m’ont accueilli les locaux adaptés du lycée Joliot-Curie pour y suivre mes études en BTS. Je cherchais à me rapprocher d’une grande agglomération pour une vie culturelle plus dense et de la méditerranée pour vivre des hivers moins longs, avoir une vision de l’horizon plus étendue. Ici la hauteur du Garlaban ne suffit pas à faire fuir trop tôt la lumière de l’astre doré. Ma vie culturelle, contrairement à ce que je pensais allait se vivre non pas seulement à Marseille, mais d’abord et surtout sur le sol aubagnais.
Arrivé seul, je me suis fait très vite un réseau d’amis du fait de cette chance qu’on a dans cette ville à pouvoir rencontrer des personnes de façon régulière en se baladant. Par le conseil d’une de ces amies, je me suis présenté à l’audition d’entrée au cours d’art dramatique du Conservatoire. Celui-ci, par ces tarifs adaptés à ma situation et par une activité en lien avec les événements organisés par la Ville, m’a permis de découvrir un art, d’autres amis, de nouer des liens avec les habitants et de connaître mieux l’histoire de cette ville. A partir de là, j’étais Aubagnais, je le suis, je le serai.
Les portes ici sont ouvertes
Je ne regrette pas le temps du porte-à-porte où pour gagner pauvrement ma vie, je vendais des encyclopédies, mais cet épisode m’a permis de découvrir les habitants derrière les murs de leurs habitations, dans toute leur diversité et l’accueil fut très souvent chaleureux.
Tu es actif dans ton secteur ? Motivé ? Prêt à t’impliquer dans la vie de ta cité ? Ces questions ne se posent alors même pas et voilà que s’ouvre la possibilité de participer à des conseils de quartiers, des réunions autour de projets à construire, une démocratie participative mise en place par la municipalité où chacun reste libre de sa parole et de donner ses idées en accord ou pas avec la ligne directrice proposée.
La parole est entendue et prise en compte, même si parfois elle ne peut pas être retenue pour l’aboutissement du projet. C’est rare de pouvoir aussi bien s’entendre, s’écouter, suivre, comprendre les différentes opinions qui composent une population. Je m’en suis très vite aperçu en lisant les comptes rendus des conseils municipaux que l’on peut lire dans leur intégralité sur le site de la Ville. La démocratie fait vivre cette ville. »