Chroniques de Narbonne - mais pas seulement !

Publié le 10 novembre 2013 par Michelsanto

L’argument souvent avancé par les responsables des exécutifs locaux, départementaux et régionaux pour justifier l’inflation de leurs budgets de « communication, est la nécessité de « vendre » leur territoire afin d’y attirer des entreprises , créer de la richesse et des emplois. Un argument bien pauvre en réalité. Il suffit pour s’en convaincre  de rapporter, en Languedoc-Roussillon comme dans ma petite ville qui se veut grande - mais elle n’est pas la seule - , les budgets consolidés en question  ( sur la durée de deux mandats, par exemple ) au nombre d’emplois effectivement créés. Point besoin d’alourdir cette chronique de références et de chiffres, tout le monde sait de quoi il en retourne sur ce sujet. Nous occupons le haut du tableau par la faiblesse de la richesse créée par habitant, le taux de chômage , le nombre de « rémistes » etc… Cet argument est d’autant moins sérieux que les dirigeants d’entreprise à la recherche d’un site où s’implanter disposent de services et de conseils qui savent comment traiter les luxueuses brochures et  forts couteuses « campagnes de communication » orchestrées par nos prodigues collectivités dont ils sont la « cible » : classement vertical ! Pour se faire une idée des avantages comparatifs de notre région, il leur suffit en effet de consulter les statistiques de l’INSEE ou celles, plus récentes et forts déstabilisantes,  de l’INSEP. Qu’apprend-t-on ? Et  bien que la région où l’on consomme le plus d’alcool n’est ni la Bretagne ni le Nord-Pas-de-Calais mais... le Languedoc-Roussillon. Pas moins de 17% de la population y boit tous les jours, nettement plus que la moyenne nationale de 11%  ; que les taux d'ivresse sont les plus élevés et qu'on expérimente le plus facilement le cannabis ou la cocaïne. Il n'y a guère que pour l'usage des poppers ou des champignons hallucinogènes que le Languedoc-Roussillon se laisse devancer par la Bretagne. Un tableau peu reluisant évidemment en lien direct  avec le niveau de vie, le taux de chômage et la progression de la pauvreté puisque dans ces domaines aussi le Languedoc-Roussillon détient le titre incontesté de champion de France. Le Grand Narbonne, n’échappant pas - par quel miracle le pourrait-il ? -  à ces « pathologies sociales » symptomatiques d’un territoire en grandes difficultés. Loin de moi cependant l’idée que soient supprimées toutes les dépenses de communication des collectivités régionales ou qu'elles soient plus conformes à notre réalité économique et sociale  forcément désespérante - celle décrite par les chiffres officiels  - Non , le propos se veut plus raisonnable, moins masochiste - si on veut ! C’est de la propre « santé » de nos élus dont je m’inquiète surtout .  Car à les entendre réciter de « merveilleuses » fables pour justifier les coûts  exorbitants de leur tout aussi merveilleuse « communication institutionnelle » , je crains qu’ils ne finissent par se persuader que leur « territoire » d’élection  est bien conforme à celui complaisamment représenté dans les séduisantes pages glacées de leurs nombreuses et luxueuses brochures publicitaires. Ce qui s’apparente, me dit un ami praticien , à un trouble du langage bien connu des spécialistes en psycho-pathologie répertorié sous l’obscur substantif de psittacisme; et que le languedocien de base, plus prosaïque et doté d’un solide bon sens, présente comme celui si caractéristique et insupportablement répétitif d’un perroquet … Chez lui aussi, il est vrai,  les mots n’ont plus de sens !