STRESS: Il laisse sa marque jusque dans nos gènes – PNAS

Publié le 10 novembre 2013 par Santelog @santelog

Le lien entre la santé physique et mentale est bien établi tout comme la relation entre le stress et de nombreux problèmes de santé, cette recherche de l’Ohio State University retrace les effets du stress chronique jusque dans les gènes, contribuant à expliquer ces associations. Ces travaux, présentés dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS), montrent que ces changements liés au stress vont modifier l’expression de certains gènes des cellules immunitaires avant qu’elles atteignent la circulation sanguine.

La recherche montre qu’en raison des changements induits par un stress répété, les cellules immunitaires se mettent en situation de combattre une infection ou un traumatisme qui n’existe pas en réalité, ce qui entraîne une inflammation qui entraîne à son tour de nombreux problèmes de santé. Si cette réponse immunitaire est «  normalement  » essentielle pour la survie, son activation prolongée a des effets négatifs sur la santé. Ainsi, cette inflammation excessive sans véritable rôle de protection ou de guérison ​​peut conduire à un risque accru de maladies cardio-vasculaires, de diabète et d’obésité.

C’est d’abord une étude sur la souris, qui montre comment le stress chronique va modifier l’expression, des gènes dans les cellules immunitaires avant qu’elles ne diffusent de la moelle osseuse. Les chercheurs constatent que les souris soumises à des stress répétés présentent en moyenne, 4 fois plus de cellules immunitaires dans le sang par rapport aux souris normales. L’analyse du génome de ces cellules révèle que près de 3.000 gènes sont, sous le coup du stress, exprimés à différents niveaux. 1.142 gènes exprimés à des niveaux plus élevés que la normale conduisent à l’inflammation alors que des gènes qui pourraient la combattre voient leur expression diminuée.

Un mécanisme identique chez l’Homme : Lorsque les chercheurs poursuivent leur recherche sur des échantillons de sang de sujets vivant dans des conditions socio-économiques stressantes, ils constatent que les cellules immunitaires humaines ont amorcé ce même processus. Ainsi, ils identifient des différences d’expression au niveau de 387 gènes (voir figure ci-contre), entre des adultes en situations socio-économiques différentes, et comme chez la souris, les gènes régulés à la hausse s’avèrent pro-inflammatoires. Un tiers des gènes ayant des niveaux d’expression altérés dans les cellules immunitaires humaines sont les mêmes que ceux qui sont altérés chez la souris.

Cette altération induite par le stress dans la moelle osseuse, au niveau des gènes et directement liée au système nerveux sympathique est donc vérifiée à la fois sur un modèle de souris et chez l’homme. Les cellules des souris et des hommes partagent des caractéristiques similaires en termes de réponse au stress, explique John Sheridan, professeur de biologie à l’Ohio State et auteur principal de l’étude, qui avec cette étude, identifie un mécanisme qui confirme l’influence de la psychologie sur la biologie.

Source: PNAS September 23, 2013, doi:10.1073/pnas.1310655110 Social stress up-regulates inflammatory gene expression in the leukocyte transcriptome via β-adrenergic induction of myelopoiesis (Vignette Fotolia)

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