Ma vie d’expat’ – Bilan d’un an d’aventure.
Dear Harry,
Cela fait maintenant plus d’un an que je vis « l’expérience d’expatriation ». Ceci a commencé avec New York lorsque je suis partie cinq mois en échange, et cela continue aujourd’hui depuis que j’ai commencé mon master de muséologie à Montréal. Mes quelques mois en France entre les deux m’ont juste redonnée l’envie de repartir et de fuir la routine
Quand je regarde les synonymes d’expatriation sur mon cher Word, je trouve « exil », « exclusion », « déportation » -_-… Well dear, sometimes it feels like it.
Avant de partir, je ne m’étais jamais posée la question de savoir quel effet cela faisait d’être étranger, d’être un émigrant, d’être en terre inconnue. Le sentiment est bien différent de celui que l’on ressent lorsqu’on voyage pour quelques jours.
Pas habitant, pas touriste : ce qui a priori m’a vraiment donné beaucoup de liberté lorsque je suis arrivée à New York. Je me sentais libre, je me croyais capable de pouvoir tout faire tout en sachant que l’expérience n’allait pas durer éternellement, alors il fallait que je profite à fond de chaque moment. Et c’est ce que j’ai fait. Ceci m’a permis de vivre des expériences incroyables et surtout de rencontrer des gens géniaux qui sont toujours très importants dans ma vie.
Mon expérience au Québec est quelque peu différente. Même si la ville me plait énormément, je suis ici pour deux ans au moins. Je n’ai plus les avantages d’une étudiante française en échange, ici je suis étudiante étrangère. Le côté européen et la langue française me sont trompeurs, car ici, je suis toujours une expatriée. Pour combien de temps ? Je n’en ai aucune idée et ce qui était autrefois excitant devient parfois troublant et effrayant.
Je n’ai pas à me plaindre car j’adore cette ville, et j’adore ce que j’étudie. Cependant, loin de mes amis et de ma famille, mon Chouchou dans un autre pays, je me demande, « where’s my home ? ». Peut-être que ce « chez moi » je ne l’ai pas encore trouvé car je sens encore le besoin de voyager et de vivre dans d’autres villes. Je me sens un peu Sans Domicile Fixe, et je porte les souvenirs des miens dans mon cœur avec l’espoir que je vais rencontrer de nouvelles personnes et vivre de nouvelles expériences extraordinaires. Cependant, dans les moments de doutes et de solitude où je me dis « what the hell am I doing here ? », je ne compte que sur moi-même pour grandir et prendre du recul.
J’essaie de relativiser et de me dire que la vie est full de surprises. Car jamais je n’aurais pensé trouver love in New York ou vivre un jour au Québec - je n’aurais jamais cru cela une seule seconde. J’essaie de faire le deuil du passé et d’apprendre de mes erreurs pour avancer, et même si parfois c’est dur, « être livrée à soi-même » m’a beaucoup aidé.
Tout ça pour dire qu’être expatriée ce n’est pas si facile, il y a beaucoup de choses auxquelles on renonce. Etre étudiante à Paris m’était par exemple beaucoup plus facile sur le plan financier. Il faut donc faire des choix et savoir que l’aventure ne se fait pas sans courage et détermination.
A suivre…