Ce
soir, samedi 9 novembre 2013, c'est la dernière de la
demi-douzaine de soirées que donne la chanteuse Susana Rinaldi en hommage à
Julio Cortázar, dans la salle de café de Clásica
y Moderna, Callao 892, et dont j'ai parlé ici il y a quelques
jours.
Le
quotidien de gauche Página/12 en profite pour faire le point
avec l'artiste qui est aussi députée socialiste de la
Legislatura de Buenos Aires et à ce titre, milite actuellement
pour qu'un monument soit érigé en hommage à
l'écrivain sur la place qui porte son nom dans la capitale
argentine.
“La
idea es sencilla, recordarlo juntando sus textos con algunas
historias que compartimos y con los tangos que prefería. [...]
Queremos seguir haciéndolo, pero es un espectáculo que
no quiero ni puedo hacer sin Juan Esteban Quacci (el pianista con el
que comparte sus proyectos musicales desde hace años) y
depende, por lo tanto, de que él pueda estar en Buenos Aires.”
Ella siente, por otra parte, que el tango es muchas veces –y
todavía– menospreciado y reivindica “la poesía que
incorporó el tango-canción en los años ’40 y
’50, y después ni hablar, con Eladia (Blázquez), con
María Elena (Walsh), con Héctor (Negro); el tango, como
tanta cosa, es el estigma. Y así como hay gente que detesta al
rock en sí mismo, y en conjunto, también sucede lo
mismo con este género. Me di cuenta de qué era, ahí
atrás, lo que me molestaba. Y era que, por mi formación
de actriz, siempre había buscado exactamente lo contrario: la
forma más apropiada de hacer participar al tango, de juntarlo
con otras disciplinas, de pensarlo en conjunto con otras artes, con
la historia, con el pensamiento, para que la cosa no se divida de una
manera tan torpe”.
Susana
Rinaldi, à Página/12
"L'idée
est simple : rappeler son souvenir en assemblant ses textes, quelques
histoires que nous avons partagées et les tangos qu'il
préférait. [...] Nous voulons continuer à faire
ça mais c'est un spectacle que je ne veux ni ne peux faire
sans Juan Esteban Quacci" (1) (le pianiste avec lequel elle partage
ses projets musicaux depuis des années) et ça dépend
donc de ce qu'il puisse être à Buenos Aires. Elle
regrette par ailleurs que le tango soit souvent et encore aujourd'hui
méprisé. Elle revendique "la poésie que
le tango a intégrée dans les années 40 et 50 et
après, on n'en parle même pas : Eladia Blázquez,
María Elena (Walsh), Héctor (Negro). Le tango, comme
tant d'[autres] choses, a mauvaise presse. Comme il y a des gens qui
détestent le rock en lui-même, et il se passe la même
chose avec ce genre [qu'est le tango]. Je me suis rendu compte que
c'était ça, au fond, qui me gênait. C'est que,
par ma formation d'actrice, j'avais toujours cherché
exactement l'inverse : la manière la plus appropriée de
faire vivre le tango, de le lier aux autres disciplines, de le penser
ensemble avec les autres arts, avec l'histoire, avec les idées,
pour que la chose ne se délite pas d'une manière aussi
bête".
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
Pour
connaître la suite de cette interview :
lire
la totalité de l'article de Página/12 (en espagnol, bien sûr, mais
vous disposez d'un logiciel de traduction en ligne en bas de la
Colonne de droite : Reverso).
(1)
Il me semble qu'il y a là une erreur. D'abord d'orthographe :
le musicien s'appelle Cuacci. Ensuite de génération :
j'ai l'impression que Fischerman confond ici le père et le
fils. D'ordinaire, Susana Rinaldi travaille avec Juan Carlos Cuacci,
le mari de sa sœur, et ce depuis des années. Or ici, pour une
fois, il s'agit de Juan Esteban, dont j'ai cru comprendre qu'il
s'agissait du neveu, le fils du précédent, étant
donné que a) ce n'est pas le même prénom b) Juan
Estaban est installé à Madrid. Et Juan Carlos, non ! Et
c'est d'ailleurs parce que Juan Esteban n'est pas Juan Carlos que
Susana Rinaldi dit ensuite que tout dépend du fait qu'il
puisse venir s'installer à Buenos Aires. Or il semble qu'il
soit bien enraciné dans la Péninsule ibérique,
notamment par la famille qu'il y a fondée.