Peut-il y avoir un lien entre la taille des testicules et l’investissement dans les soins parentaux ? Oui, semble clamer une étude états-unienne, qui montre que les petites gonades font des pères plus impliqués.
Les pères proches de leurs enfants pourraient avoir des testicules moins volumineux. Cause ou conséquence ? © Daveblume, Flickr, cc by nc nd 2.0À quoi reconnaît-on un bon père ? À la taille de ses testicules. C’est l’une des conclusions surprenantes d’une étude publiée dans Pnas. Évidemment, bien que le problème soit un peu plus complexe que cela, des chercheurs d’Atlanta ont malgré tout remarqué cette tendance.
LE CONTEXTE : LA TAILLE EN DIT PLUS LONG QU’ON NE LE PENSE
Pour les femmes comme pour les biologistes, la taille compte. Si ces dames jugent plus attirant un homme bien équipé, les scientifiques peuvent déterminer les stratégies reproductives des espèces à la grosseur des attributs virils. Ainsi, lorsque les mâles disposent d’un système reproducteur peu développé, cela traduit souvent une espèce préférentiellement fidèle et monogame. L’inverse pousserait à la polygamie. Et il est intéressant de noter que les hommes sont particulièrement bien membrés par rapport à nos cousins primates… Mais la vie se caractérise par sa diversité. Et au sein d’une même espèce il y a des différences que l’on peut expliquer par la biologie de l’évolution. Ainsi, certains membres de la gent masculine font le choix de multiplier les partenaires, ce qui augmente leurs chances de succès reproducteur, mais leur enlève l’énergie qu’ils auraient à allouer à leurs descendants. D’autres optent pour la stratégie inverse : se stabiliser avec une seule et même femme, faire potentiellement moins d’enfants, mais pour lesquels l’investissement est important, ce qui se traduit par une meilleure survie et de meilleures aptitudes sociales. De précédentes recherches avaient montré que les taux de testostérone, l’hormone mâle, pouvaient faire office d’indicateur sur l’engagement paternel : de hauts niveaux traduisent une propension plus importante à la polygamie, tandis que des concentrations plus faibles sont corrélées aux soins à ses enfants. Voilà pour les critères physiologiques. Mais au niveau morphologique ? James Rilling, épaulé par des collègues de l’université Emory (États-Unis), a vérifié son hypothèse : le volume testiculaire peut en révéler beaucoup sur la question…D'ordinaire, la taille des testicules est mesurée à l'aide d'un orchidomètre, l'objet présenté ci-dessus, qui contient un chapelet de formes sphéroïdes de plusieurs volumes pour déterminer celle correspondant au patient. Ici, dans l’expérience, c'est par IRM qu'elle a été évaluée. © Filipem, Wikipédia, cc by sa 3.0