Culemborg : comment passer de l’utopie à la réalité !

Publié le 07 mai 2008 par Anne-Sophie

Des petits jardins qui aboutissement dans les jardins communaux., des maisons en verres, un jardin sauvage, de l’eau, un étang, des ponts... ce cadre idyllique ne se situe qu’à cinq minutes à pied de la gare de Culemborg, aux Pays Bas.

L’éco quartier du nom d’ Eva Lanxmeer est né de la volonté d’une femme, Marleen Kaptein. Convaincue qu’il fallait que nous changions nos modes de vie « ensemble » et que pour cela, les changements devaient venir de la base, Marleen Kaptein s’est battue depuis le début des années 90 pour imposer son idée d’éco quartier.

A force de rencontres, réunions et débats, cette femme a réussi à convaincre une commune (Culemborg) de lui céder un emplacement…très particulier puisque l’éco quartier est construit au dessus de la nappe phréatique alimentant tous les habitants en eau potable ! Habituellement zones non constructibles, les champs captants au dessus des nappes approvisionnant les villes sont des zones très sensibles en matière d’urbanisme. Cependant, les autorités locales ont malgré tout adhéré au projet dans la mesure où elles étaient également associées aux décisions et démarches et que l’objectif de cet éco-quartier était d’avoir une empreinte écologique minimale.

Au-delà des matériaux utilisés (non polluants, recyclables et de proximité), l’objet de Culemborg est aussi de mixer aussi bien des logements en location qu’à la vente, des jeunes et des moins jeunes, et également, entre les habitations, d’y construire des bureaux.

Compte tenu de son emplacement, un soin tout particulier a été porté à la gestion de l’eau. D’un coté, les eaux de pluie sont canalisées pour être acheminées dans des petites tranchées, permettant ainsi l’infiltration de l’eau dans la nappe et donc, à terme, de recharger la nappe phréatique.

De l’autre, les eaux usées sont captées pour être dépolluées grace aux plantes (roseaux) puis, une fois cette phyto-épuration menée, cette eau est déversée dans des petits plans d’eau que l’on retrouve sur le site.

Passé de l’utopie à la réalité, ce projet est une vraie réussite…aussi bien environnementale que sociale et économique. Sa clé réside dans la participation et l’implication constante des citoyens mais aussi des intervenants (ville, architectes, paysagistes, urbanistes…..). D’ailleurs, les habitants entretiennent eux-mêmes les espaces communs, ce qui les incite plus encore à « protéger » leur cadre de vie immédiat.

A l’heure où l’urbanisation rampante met en danger parfois les champs captants, cet exemple devrait être suivi dans de nombreuses communes assez ouvertes pour accepter que le projet vienne de la “base” et non du sommet. C’est tout même envisageable, non?