Hier soir, j’ai découvert cette recette de gâteau moelleux au citron, parfait pour les fins de mois, pour les allergiques au lactose, pour les végétaliens et pour ceux qui surveillent leur taux de cholestérol. Imaginée aux Etats-Unis lors de la Grande Dépression –période pendant laquelle plus d’un million de familles ont perdu leur ferme, et que les revenus avaient chuté de 40% en moyenne–, cette recette a été conçue avec les moyens du bord. Eau, sucre et farine ; pas de produits frais.
La description du résultat et le défi de la préparation me faisaient fait très envie… mais il était trop tard, ce n’était pas raisonnable. Donc aujourd’hui samedi 9 novembre, je me suis levée à 06:00h. Folle ? Mais non :) J’ai préparé mon gâteau, je l’ai enfourné, j’ai rangé la cuisine, étendu une lessive, regardé mes mails et les infos, mis la table, pressé des oranges et un citron, rangé le jus au frigo et sorti le gâteau avant de retourner me coucher pour profiter des câlins et de la grasse matinée.
En me levant –la deuxième fois, donc–, le parfum de citron qui avait envahi la maison m’a donné sourire et appétit ; la douce odeur a même fait plaisir à Monsieur, souvent peu enchanté par mes projets matinaux (même si je n’ai presque pas fait de bruit).
Alors que lui savoure son omelette, il me dit en voyant le Crazy Cake qu’il ne comprend pas que l’on puisse manger du gâteau au lever : “C’est plutôt pour l’après-midi…”. Et pourtant ! Pané ou frit, il nous est déjà arrivé de manger du poisson au petit-déjeuner… L’avantage du repas le plus important de la journée n’est-il pas de pouvoir se faire plaisir, de répondre à ses envies ? Pour moi, au petit-déjeuner tout est permis. Et oui, si un jour mes gosses réclament de la glace un samedi matin, je leur dirai oui (mais avec un fruit –calmons les esprits).
Mais je m’égare. A l’exception de l’extrait de vanille, j’ai respecté les ingrédients de la recette de Chela –basée sur celle de Mary. J’ai également augmenté la température proposée par l’Espagnole, pour me rapprocher de celle suggérée par l’Américaine.
1. Graisser (avec une noix de beurre/margarine) un moule de 18 x 18 cm et réserver au frais.
2. Pré-chauffer le four à 175ºC. Laver, sécher, zester et presser un citron non traité.
3. Dans une jatte, mélanger : 1,5 cup (190 g) de farine, 1 cup (100 g) de sucre semoule, 1 càc de bicarbonate et une pincée de sel.
4. Former 4 creux et y mettre : le citron (jus et zeste), 5 càs d’huile végétale neutre, 1 càc de vinaigre de cidre, 1 cup (235 ml) d’eau. Bien mélanger.
5. Verser la pâte dans le moule et enfourner 35-40 minutes. Vérifier la cuisson à l’aide d’un couteau et laisser refroidir avant de démouler.
Suivant les instructions de Chela, j’ai vérifié la chose au bout de 30 minutes de cuisson. La cuisine avait commencé à sentir bien bon et le dessus de la préparation était légèrement doré. Et pourtant, en plongeant dans le centre du gâteau la lame d’un couteau, j’ai tout de suite vu que ça n’allait pas du tout. Imaginez un waterbed…
Sous la belle croûte dorée, une pâte aussi liquide que 30 minutes plus tôt. Ah zut, me suis-je dit, je suis pas couchée ! Et pourtant, j’avais choisi une température légèrement supérieure… J’ai protégé le dessus du gâteau avec une feuille de papier alu et prolongé la cuisson de 10 minutes.
Deuxième vérification, après 40 minutes au total : nickel, le couteau ressort propre, je peux éteindre le four, sortir mon gâteau qui sent si bon et retourner faire de beaux rêves.
Presque deux heures plus tard, je le démoule sur mon plat carré, je l’admire, je le saupoudre de sucre glace –parce que c’est encore plus joli– et je le prends en photo.
Assez prometteur, non ? Encore un peu tiède, il dégage un délicieux arôme et présente une texture parfaite, légèrement croquante…
D’un ou deux gargouillis, mon estomac me signale que le temps de la contemplation est révolu et qu’il faut passer à la dégustation. Nouvelle inquiétude lorsque je commence à couper ma part de gâteau. En plongeant le couteau dedans, je sens que l’intérieur est trop pâteux. Malheureusement, j’en ai vite la confirmation visuelle… Quel dommage !
Rien à faire : mes gâteaux sans oeufs sont toujours trop mous… Texture à revoir, donc. Mais qu’en est-il du goût ? Mary, l’auteure de la recette originale, trouve que c’est meilleur avec une cuillerée à café d’arôme. Mais Chela est d’avis qu’avec un citron entier c’est suffisant, et je voulais vraiment tester la version la plus simple de la recette, éviter les ingrédients “compliqués”. C’est donc la deuxième que j’ai imitée. Résultat : un bon goût d’agrume, mais peut-être un peu trop sucré pour moi.
Même si je suis globalement déçue, je pense que la recette n’est pas dénuée d’intérêt. Elle est simple et presque gratuite. Sans compter les ustensiles, l’eau, le sucre glace car c’est un plus, l’électricité ou la main d’oeuvre, ce gâteau de 6-8 parts coûte 0,73 € ! (En ayant fait les courses chez Auchan. Mais même en allant ailleurs, ça reste donné : 1,14 € chez Monoprix, par exemple.) Et tant que j’y étais –même si j’estime qu’il faut parfois se méfier de cet indicateur– j’ai aussi calculé les calories : 264 si vous le partagez à 6 ; 198 si vous le coupez en 8. (Enfin, après il faut ne manger qu’une part !)
C’est aussi une recette assez savoureuse malgré le peu d’ingrédients, et plusieurs personnes semblent l’avoir testée et beaucoup appréciée… Qu’a-t-il donc bien pu se passer ? Serait-ce mon four ? (C’est vrai qu’il est pas top…) Est-ce une question de goût, propre à chacun ? Quelques idées pour tenter d’améliorer la recette chez moi :
- Laisser cuire plus longtemps. En 45 ou 50 minutes, peut-être que l’excès d’eau aura pu s’évaporer ?
- Utiliser des moules individuels. Puisque les bords étaient très bons et que c’est le centre qui posait problème, avec des petits moules on supprime du centre et augmente des bords, miam :) Mais là, le temps de cuisson sera réduit et reste donc inconnu.
- Remplacer une partie de la farine par de la Maïzena. J’en ai fait l’expérience pour le cake citron pavot sans gluten, c’est vrai que la farine de maïs allège considérablement les gâteaux, leur confère une texture bien plus aérienne, plus sèche. Fifty-fifty devrait être un bon ratio –faisons confiance à Alsa pour la prochaine fois.
- Supprimer un peu d’eau. Mary met 1 càc d’arôme citron, mais pas le jus du fruit zesté. Peut-être devrais-je ôter cette quantité de liquide dans les 235 ml d’eau…
- Enlever un peu de sucre. Mais pas trop : ce facteur risque de déséquilibrer le reste –déjà assez bancal à mon avis. Un essai avec 85 grammes me paraît raisonnable pour commencer :)
Ça fait beaucoup de variantes, tout ça… Je sens que j’ai encore du travail ! =)
Si vous essayez, vous me direz ce que ça aura donné pour vous ?