-Vivre comme vous au singulier, c’est pour vous synonyme de liberté.
-Partager sa vie, c’est un peu la réduire de moitié
Une pluie fine rafraichit ce début de soirée. Accompagné de ma moitié, me voilà au bar de la Comédie des Champs Elysées, une coupe de bulles champenoises pour ma belle, un verre de chablis pour l’accompagner. Nos yeux se promènent, enchantés, sur la foule empressée. Il est temps d’y aller, le spectacle va commencer. Magnifiquement restauré, un salon de 600 places de rouge et d’or vêtue, nous voilà sous le charme des premières années du siècle dernier. A quelques pas de la scène, chacun s’agite, éteint ses prothèses électroniques, sourit à ses voisins d’un soir, s’apprête à donner et à recevoir. Quoi de plus émouvant qu’un spectacle vivant ? A partir de cet instant, ils seront deux sur la scène et nous, 600 dans le noir, à s’échanger sans mesurer, à s’offrir sans s’épargner.
Voilà qu’entre Jean Piat, applaudissements nourris, bientôt suivi par Marthe Villalonga, toute aussi bien accueillie ; ils s’apprêtent à nous servir un magnifique texte de Françoise Dorin mis en scène par Stéphane HILLEL.
Histoire de la rencontre de deux solitudes acceptées. Il est Jean-Jacques Provins, éditeur, 80 ans. Elle est Dominique Carentan, écrivain, 70 ans. Elle a déposé son manuscrit. Il aimerait l’éditer. Les échanges sont délicieux, les dialogues sont ciselés, les monstres sacrés sont à la hauteur de nos attentes. Nous entrons, comme des voleurs d’âmes, dans l’intimité de ses deux vies.
La soirée fut magnifique. Un hymne à la vie servi, dans un français délicieux. Courez !
Le livre est paru aux éditions L’avant-scène Théâtre, collection Quatre-vents dirigée par Philippe Tesson, 65 pages, 10€
Lectori salutem, Pikkendorff