Finies les âneries priapiques d'un gourou égaré dans un univers Raëlien peu subtil. Tellier revient à de plus sages intentions en proposant ici l'équivalent d'une fictive bande-son, sorte de "récréation" (dixit) à sa discographie riche d'à présent 5 LP's, hors....bandes-son justement du type Narco.
Devenu insupportablement bavard et libidineux aux dires de ceux qui dernièrement se sont infligés ses spectacles live, le pileux revient à ce qu'il sait faire de mieux et qui a fait sa renommée, cette espège de lounge coule, faite d'arpèges de basse pincée, de piano martelé, de roulements de caisse claire savants.
Bon, même s'il se fait démolir ci et là (Tsugi qui qualifie avec très peu d'indulgence l'album de bouse !), force est de reconnaître que ce parti-pris musical lui sied mieux que cette muzak du pauvre assénée sur l'affligeant My God Is Blue - car qui avait besoin d'une énième relecture du Lac des Cygnes (l'ignoble "Cochon Ville") ?
Est ainsi parfois reproché au nouveau Tellier l'aspect lisse de sa production (Philippe Zdar), argument qui en définitive ne pèse pas lourd et n'obère rien in fine de la bonne tenue sonore de Confection
Pour ceux qui en outre auraient un peu de mal à accepter (ou à ne pas rire) d'entendre Tellier chanter - avec ces inénarrables inflexions façon Mylène Farmer au masculin ! Barbu n'emprunte qu'une fois le douloureux phrasé traînant et affecté qui est le sien, sur ce "L'amour Naissant", appelé à devenir l'une de ses nouvelles (et réussies) scies ; tout le reste n'étant qu'instrumentaux.
Alors bien sûr "L'amour Naissant" fait plus que payer sa dette à "La Ritournelle", difficile de ne pas s'en rendre compte, mais enfin comme on dit toujours, mieux vaut recycler un vieux bon riff qu'en inventer deux......etc...etc....
Confection est donc une "parenthèse" dont les principaux thèmes ("Adieu", "Coco", "L'Amour ") sont reconduits ad libitum, et ce faisant se rapproche en contenu et qualité de ce que pouvaient être des albums comme The Virgin Suicides ou Le Voyage dans la Lune des Air.
Encore un peu loin de ces influences ou d'autres mastodontes tels Sheller, Gainsbourg ou Vannier, mais groovy !
En bref : le barde revient à ses premières amours : une pop soyeuse très loooouuuuunge, faite de cordes, d'arrangements classieux à la manière de. Pas d'une grande originalité, mais c'est sympa d'être velu !
"L'Amour Naissant"