Trail world tour, Via Francigena, étape 25: les spécialité valdotaines.

Ce matin, je suis parti bien plus tard, à dix heures, qu'à mon habitude depuis le début de ce voyage.
Il faut dire que depuis mon arrivée en Italie tout change: je bénéficie d'une assistance au top et peux ainsi aller plus vite en étant moins chargé. En plus,  sur le Val d'Aoste la région s'est montrée très intéressée par ma démarche et par celle de mon partenaire de Mandala Tour et nous avons donc l'opportunité de faire quelques rencontres et découvertes concoctées pour nous par l'office de tourisme.  C'est pourquoi je me suis aussi beaucoup plus arrêté aujourd'hui qu'à mon habitude mais comme l'étape, qui présentait un profil très valloné mais roulant, était plutôt courte, 38 kilomètres,  j'ai eu le temps de profiter de tout cela, en trottinant certes assez vite entre ces petits arrêts.
Ainsi, après un bon petit déjeuner servi chez l'agréable Sara, qui tient la chambre d'hôte du même nom, nous faisons d'abord,  Stefano et moi, un petit tour dans le centre historique d'Aoste en compagnie de Claudio , conseiller régional chargé de la culture et également coureur et organisateur de trail, notamment d'une épreuve qui reprend un parcours de contrebandiers entre Aoste et la Suisse.
Après un dernier café dans les rues piétonnes et une discussion intéressante sur l'avenir du trail, du tourisme pédestre et de tout cela,  je m' elance à nouveau sur la Via francigena,  depuis l'arche romaine qui marque la sortie de la ville et le pont, romain également, qui la suit.
Comme Stefano me retrouvera à plusieurs points aujourd'hui en voiture puis en vélo, je peux voyager très léger et ainsi courir avec un sac "à la journée" qui ne pèse presque rien sur mes épaules. Cela fait une très grande différence et avec ce programme un peu "touristique" me permet d'envisager sereinement l'étape du jour. Je quitte en effet rapidement Aoste par des routes et des chemins qui surplombent la vallée et me permettent vraiment d'enchaîner les kilomètres à bonne allure. Ce n'est toutefois pas plat du tout. Je déroule ma foulée sur le plat, dans les descentes et marche tout de même quand ça monte trop fort ou que l'envie m'en prend.
Cela me permet d'atteindre rapidement le village de Quart dominé par un beau château fort qui regarde la vallée. Encore quelques foulées et je suis à Nuss, où nous rejoins le père de Stefano, Sergio. Là, nous nous arrêtons visiter une très belle auberge à la fois traditionnelle et moderne qui pourrait être une belle étape pour des pèlerins moins pressés, la maison Rosset et discutons un instant avec son propriétaire, .
Je reprends ma course à travers les vignes. Içi, le tracé est en effet commun avec la route des vignes locale. Décidément,  depuis la Champagne et en passant par le lac Leman, je me serai beaucoup promene dans les raisins. C'est d'ailleurs chez un vigneron, la maison "la Vrille", a Verayes, que je retrouve les Marta père et fils un peu plus loin. Le maître des lieux nous accueille très gentiment et nous fait une courte visite de sa distillerie et de sa cave avant de nous servir un excellent déjeuner: charcuteries,  fromages,  légumes et vin, bien entendu, le tout produits localement, sont bien entendu au menu! De quoi me redonner de l'énergie pour la douzaine de kilomètres restant.
Stefano m'accompagne un bon bout de chemin à vélo. Ce n’est d'ailleurs pas forcément plus facile partout pour lui que pour moi car de bonnes montées et des descentes raides se succèdent. Les panoramas restent beaux mais c'est surtout un val d'Aoste de petits villages et de vignobles que je découvre aujourd'hui, sous un ciel voilé. Décidément le timing pour passer le col, hier, était parfait! 
Après Chatillon, une dernière belle bosse m'attend tandis que Stefano part directement vers Saint Vincent pour voir notre hébergement du soir.  Je remonte un bon petit dénivelé sur un chemin bordant les vignes et les villages. Je rencontre quelques toutous parfois un peu agressifs, gros et en liberté mais tout se passe finalement bien. Je ne cours plus beaucoup sur cette dernière partie, mes mollets se ressentent tout de même de cette course un peu trop rapide et du dénivelé en montagne russes de la journée. Mais je retrouve vite Stefano et Sergio pour entamer une bonne soirée de récupération. Malgré un effort plus court, je pense que mes jambes en auront grand besoin. Sans doute un peu dans l'euphorie de ce changement de chargement, je me suis un peu laissé griser mais je ne pense pas courir ainsi jusqu'à Rome...mais y aller à pied, oui et de plus en plus! Le rythme de mes pensées était également un peu différent avec ces sensations plus rapides mais ce ne fut pas désagréable et l'effort m'a paru plutôt facile.