Pour les marins, cette zone du pertuis d’Antioche est particulièrement périlleuse, elle est même considérée comme la plus dangereuse de Charente-Maritime. Or, dès le moyen-âge, et indépendamment des croisades, c’était déjà un passage très fréquenté, puisque des navires l’empruntaient pour charger notamment du sel à Brouage.
À proximité de la pointe septentrionale d’Oléron se trouve un récif particulièrement dangereux, résurgence en mer des falaises de Chassiron, et simplement nommé "roche d’Antioche". Bien qu’il soit cité dans des écrits dès le XVIe siècle, il n’a été correctement cartographié et signalé qu’assez tardivement. Une balise métallique est plantée sur le rocher au milieu du XIXe siècle, mais elle n’est visible ni de très loin, ni de nuit, ni dans la brume.
Dès la Grande Guerre achevée, du béton est coulé autour de la vieille balise et le tout est surmonté d’un feu en 1925, trop tard pour empêcher le naufrage du Port-Caledonia, un quatre-mâts barque à coque en acier battant pavillon finlandais. Ce navire, qui venait du Chili, devait livrer 4000 tonnes de nitrates au port de La Pallice : autant dire qu’il était presque arrivé lorsqu’il a coulé, le 2 décembre 1924, avec ses 25 marins, dont les corps ont été enterrés dans le cimetière de St-Denis-d’Oléron. L’épave elle-même n’a été localisée qu’en 2011.
Progressivement, la balise d’Antioche a été modernisée, afin d’être visible quelque soit le temps, aussi bien la nuit que le jour. Elle a récemment été équipée de LED.
à cliquer :
- la page wikipédia du pertuis d’Antioche (avec localisation)
- un article de Sud-Ouest relatant la découverte de l’épave du Port-Calédonia
- la page consacrée à la balise d’Antioche sur le site de l’office de tourisme de St-Denis-d’Oléron
Photos réalisées le 3 novembre 2013