María de los Remedios (2) Valle, promue capitaine de son armée par le général Manuel Belgrano (1770-1820), est décédée le 8 novembre 1847 dans une extrême pauvreté. Presque quarante ans après ses exploits du Haut-Pérou, elle ne devait pas être toute jeune mais on sait peu de choses d'elle (en général, les femmes et, plus encore, les femmes des classes populaires ont laissé peu de traces à cette époque de l'histoire argentine).
C'est donc à elle qu'est dédiée cette fête qui sera célébrée aujourd'hui pour la première fois dans les deux quartiers historiquement les plus liés aux Noirs argentins : le quartier de Monserrat où est prévue une grande manifestation du Movimiento Afrocultural, à Defensa 535, aujourd'hui, vendredi 8 novembre 2013, à partir de 18h, et le quartier de San Telmo lundi 11 novembre, pour la pose d'une plaque commémorative dans le Parque Lezama (Defensa à la hauteur 1500), en hommage à l'apport africain à la culture argentine.
D'après le recensement de 2010, on estime qu'un peu plus de 4 % de l'actuelle population argentine a des origines familiales africaines. On estime qu'en 1887, alors que l'œuvre mitro-sarmentienne d'occultation avait réussi, il y avait encore près de 2% de Noirs à Buenos Aires, ce qui est très peu puisqu'on estime à plus d'un tiers de la population globale le nombre de Noirs dans cette ville à la veille de la Révolution de Mai (1810).
Pour aller plus loin : lire la dépêche de Télam, hier.
(1) Sur ce point brûlant de l'occultation de la culture noire et sa revendication actuelle par un secteur de plus en plus important du monde de la culture, voir Tango negro, le manifeste de Juan Carlos Cáceres que j'ai traduit et commenté pour les lecteurs européens et publié aux Editions du Jasmin en avril de cette année, au moment même où le Congrès argentin votait cette nouvelle loi. (2) Elle portait donc le même prénom que la femme de José de San Martín, ce qui n'est pas un petit signe pour un pays d'Amérique du Sud.