Nous voici dans les premiers balbutiements des années 90. Frank Schreiber quitte Sciences Po pour se réconcilier avec sa famille parisienne. Dans ce milieu intellectuel, il rencontre Patrick Zimmerman, un ami de la famille, devenu un brillant économiste. Frank se lie d’amitié avec lui et se fait embaucher en qualité de « nègre ». Jusqu’ores écrivain besogneux, il se complait dans ses nouvelles fonctions. Et c’est aussi l’occasion pour lui d’approcher Paula, l’épouse équivoque et tourmentée de Patrick qu’il trouve séduisante et dont il deviendra bientôt l’amant…
Frank s’immisce dans la vie du couple qui d’emblée le fascine. Ainsi, il découvre un environnement intellectuel et politique à la fois glauque et captivant. Bien des années plus tard, il tombera de haut et tentera de dénouer certains mystères. Le voile sera levé et, sous les arcanes de ce milieu ambigu, il découvrira ce que recèle un monde de mensonges et de scandales.
Les premières pages parcourues donnent un élan d’enthousiasme mais celui-ci s’émousse rapidement… Frank horripile par son côté défaitiste et pleurnichard et s’enfonce dans son personnage de loser, chaussé de gros sabots. Il aurait pu être attachant pourtant et l’on tente tant bien que mal de le suivre dans sa mélancolie mais on lâche prise tant il devient dénué de la moindre émotion.
Le lecteur s’assoupit peu à peu et épluche çà et là quelques passages du roman qui vire à une conversation de comptoir autour d’un gros rouge entre intellectuels de gauche largué, refaisant le monde, évoquant les affaires du moment, citant l’un ou l’autre ayant croisé untel ou untel, jusqu’à en arriver même à parler de l’affaire DSK que Patrick semble si bien connaître…
Dans ce kaléidoscope d’histoires, chacun semble se retrancher derrière une image décalée. Les personnages sont peu attachants et jouent un rôle qui ne leur correspond pas, comme pour échapper à la vérité.
Je n’ai pas accroché le moins du monde à ce récit au style décousu qui prend la forme d’un pamphlet politique et social où les héros se fourvoient, tournent en rond et où il règne un ennui mortel.
« Une matière inflammable » qui n’a mis le feu à ni à ma mémoire ni à mon enthousiasme…
Dont acte.
Une matière inflammable de Marc Weitzmann
Date de parution : 21/08/2013