Chic, on change ! (ou l’art difficile de conduire le changement)

« Mieux vaut prendre un tournant qu’un mur ». Le sous-titre de Chic, on change !, ouvrage co-écrit par les expérimentés Bruno Jarrosson et Philippe Van Den Bulke, est frappé de bon sens. Mais méfiez-vous ! Pas à une contradiction près – l’acceptation de la complexité de la conduite du changement est à ce prix – les auteurs alertent. Sens commun et bonnes intentions sont bien souvent les meilleurs ennemis de la quête du changer ou du faire changer.

Cette quête, si vous êtes en charge ou êtes amenés à assumer des responsabilités managériales dans une organisation, doit probablement être la vôtre. Car, rappellent nos deux roublards avec humour (le livre en est truffé et c’est souvent savoureux), « il n’existe que deux sortent d’entreprises : celles qui changent et celles qui ferment. »

Avant d’entrer dans le dur de la mise en œuvre, nos maîtres d’ouvrage Jarrosson et Van Den Bulke citent longuement l’immobilisme à comparaître. Et convoquent à ce nécessaire procès des témoins et coupables de tous horizons, comme pour mieux souligner l’importance de l’altérité. Marx, Platon ou Audiard mettent ainsi en perspective les expériences plus ou moins célèbres des Madoff, pour la nécessité de changer, ou Brian Mulroney, pour l’impératif de méthode.

La méthode, justement, est le mot-clé du livre. Car après s’être attardé très utilement sur le « pourquoi changer », les auteurs livrent un manuel du « comment » le faire. Sans aucune concession pour les solutions qui n’en sont pas. On citera l’exemple des réunions, présentées comme une « alternative au travail » pour des décideurs en mal d’initiative.

Nourri d’expériences et de réflexions très opérationnelles, Chic, on change ! réconcilie ainsi désir et pertinence du changement. Avec, en plus d’une visée très pratique, un style enlevé et réjouissant.
Ça change du genre.

Chic, on change !
Mieux vaut prendre un tournant qu’un mur
Bruno Jarrosson, Philippe Van Den Bulke
Collection : Stratégies et Management, Dunod
2013 – 192 pages

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