Jusqu’au 5 janvier 2014
Mon avis : Après quelques mois de pause, le spectacle musical 1789. Les Amants de la Bastille est de retour au Palais des Sports. Eternel insatisfait, Giuliano Peparini, son génial metteur en scène, a profité de cette parenthèse pour apporter quelques retouches à la mouture précédente. Il a supprimé des scènes et des tableaux superflus qui ralentissaient l’action et en a ajouté d’autres qui rendent l’histoire encore plus lisible. Le spectacle est ainsi bien plus rythmé. Les tableaux s’enchaînent sans aucun temps mort, on ne s’ennuie pas une seconde.
Autre nouveauté appréciable : la présence d’un orchestre qui accompagne toutes les chansons en live, ce qui a pour effet de dynamiser les interprétations et d’apporter une couleur « concert » au show.
Ces quatre mois d’interruption ont également provoqué deux changements dans la distribution en raison des départs de Nathalia, qui tenait le rôle de Solène, la sœur de Ronan, et de Yamin Dib, qui campait Auguste Ramard, le chef des mouchards… C’est Caroline Rose, ex-candidate de The Voice, qui a hérité de la lourde tâche de succéder à Nathalia. Avec sa voix rauque et son énergie puisée au sein de groupes de métal, elle s’en tire très bien, d’autant qu’elle n’a eu que quelques jours pour apprendre son rôle. Elle devrait très vite trouver ses marques et libérer sa vraie personnalité.
La très bonne pioche, c’est d’avoir confié le personnage si haut en couleurs de Ramard à Willy Rovelli. Il fallait oser relever le défi car Yamin Dib avait placé la barre très haut au niveau de la truculence et de la turpitude. Et bien Willy a largement transformé l’essai. Moins « defunèsien » que son prédécesseur, tout en restant très exubérant, il apporte plus de finesse et presque de l’humanité à cet odieux personnage. Ramard a un rôle important dans le scénario car il amène la seule note résolument caricaturale et comique dans un spectacle mélodramatique et rigoureusement historique. En tout cas, son plaisir de se retrouver sur scène au milieu d’une troupe très aguerrie est évident. Son large sourire au moment des rappels attestait de son grand bonheur.
En conclusion, ce spectacle, qui était déjà remarquable, a encore gagné en qualité, en punch et en esthétique. Il est désormais tout à fait accompli. Giuliano Peparini est un magicien, un artisan exigeant et perfectionniste qui remet sans cesse son métier sur l’ouvrage. Il peut être satisfait du résultat. C’est parfait !