Genre: heroic fantasy
Durée: 1h35
Année: 1985
l'histoire: Lili, jeune et jolie princesse, est convoitée à la fois par Jack, jeune homme proche de la nature, et par Darkness, véritable incarnation du mal, qui ne rêve que de plonger le monde dans une nuit éternelle en tuant les deux licornes protectrices. Avec l'aide du lutin Gump et de ses acolytes Screwball et Tom Brown, Jack se lance dans une quête désespérée pour mettre fin aux agissements du démon et empêcher la transformation de Lili en créature perverse.
La critique d'Alice In Oliver:
Le réalisateur, Ridley Scott, n'a pas connu que des succès dans sa filmographie. Preuve en est avec Legend, sorti en 1985, qui a connu un échec cuisant au moment de sa sortie malgré de bonnes critiques dans l'ensemble. Néanmoins, ce film, qui s'inscrit dans la pure tradition du genre "heroic fantasy", se taillera une certaine réputation au fil des années.
Legend obtiendra même la récompense de la meilleure photographie et sera nommé pour l'Oscar des meilleurs maquillages, conçus par Rob Bottin, l'un des grands spécialistes en la matière.
Il faut aussi préciser qu'il existe trois montages différents du film. Le premier montage américain remplace la musique de Jerry Goldsmith par celle du groupe Tangerine Dream, et est davantage porté sur l'action, effectuant aussi quelques coupes.
C'est un montage qui ne plaît guère à Ridley Scott. Le cinéaste reconnaît davantage la version européenne qui correspond plus à ses souhaits. Enfin, il existe un director's cut, sorti en dvd en 2001, dans lequel on découvre pourquoi le héros principal, Jack, est couvert de sueur en plein milieu de sa scène avec le personnage de Gump de l'épine de miel.
Pour l'anecdote, le personnage de Jack inspirera Link, le héros de la saga des jeux vidéos Zelda pour le compte de la société Nintendo. Au niveau de la distribution, Legend réunit Tom Cruise, Mia Sara, Tim Curry, David Bennent, Alice Playten et Billy Barty.
Cela fait déjà un petit moment que Ridley Scott a écrit le scénario de Legend. Le cinéaste a poursuivi l'écriture durant la réalisation de Blade Runner. A l'époque, le script de Legend n'emballe pas vraiment les producteurs.
Néanmoins, Ridley Scott peut s'appuyer sur de gros succès, tels que Blade Runner (que j'ai déjà cité) et Alien le huitième passager. Certes, Legend est classé dans le registre "heroic fantasy". Pourtant, au niveau de la tonalité, le film surtout penser à un conte et à un nouveau combat contre le mal. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario.
Attention, SPOILERS ! Dans un monde imaginaire où la paix et l'harmonie sont maintenues grâce à la magie d'un couple de licornes, vivent la princesse Lily et Jack, un jeune homme pour qui la nature semble ne pas avoir de secret.
Dans cette contrée, le démon Darkness, tapi dans l'obscurité, n'attend qu'une occasion pour s'emparer des licornes et les tuer, ce qui engendrera une nuit éternelle. Les gobelins, ainsi que l'amour que Jack porte à sa princesse lui seront d'une grande aide.
Jack, avec l'aide de lutins et d'une fée capricieuse, devra tout faire pour rétablir ce qu'il a contribué à détruire, et ce avant qu'il ne soit trop tard. Autre anecdote, le film a été entièrement tourné en studio. Pourtant, ce qui frappe à la première vision de Legend, ce sont ses magnifiques paysages, nous transportant dans un univers féérique et de toute beauté.
Sur ce dernier point, les concepteurs devront reconstituer plusieurs éléments d'une forêt enchantée. Même remarque concernant le repaire de Dakness, donc le bad guy de service. Là aussi, l'équipe du film a accompli un travail remarquable. Que dire alors des maquillages ?
Sur ce dernier point, le design de Darkness reste la grande réussite du film. Rarement une production fantastique n'aura proposé un méchant aussi charismatique et effrayant. A ce sujet, Legend fait aussi largement référence à La Belle et la Bête, le chef d'oeuvre de Jean Cocteau.
En revanche, le scénario est de facture simpliste et ne propose pas beaucoup de rebondissements, de révélations et de grandes scènes d'action. C'est probablement ce qui explique l'insuccès du film au moment de sa sortie. Ensuite, Legend est un conte qui s'adresse avant tout au public adulte.
La vision de Darkness risquerait d'effrayer les jeunes bambins et un public un peu trop jeune pour assister à ce genre de spectacle. Bref, sans pour autant être une référence absolue du genre, Legend reste un film sous-estimé, qui mérite largement d'être redécouvert pour ce qu'il est, à savoir (encore une fois) comme un bon film de genre.
note: 14/20