L’étrange combat du capitaine de pédalo et son sabre de bois contre le monde de la finance

Publié le 08 novembre 2013 par Mister Gdec

Les forces vives de la nation attaquent la crise économique et la désindustrialisation de notre pays à l’aide de leur beau sabre de bois, magnifiquement peint… en rose.  Pourtant, étonnamment, on n’entend guère le chantre de la démondialisation donner de la voix, lui qui n’en est guère avare d’ordinaire. Serait-il en plein travail, arc-bouté sur ses volumineux dossiers, armé de sa légendaire inspiration gauchiste, prêt à pourfendre le patron voyou et à nationaliser d’autres Florange ? Ou alors, serait-il dans les caves de Bercy ou de son château en Saône et Loire pour fourbir une arme de construction massive d’emplois, qu’il pourrait ressortir opportunément à l’occasion des fêtes de fin d’année, pour permettre à François Hollande de respecter ses promesses électorales en offrant un beau cadeau de Noël à tous les chômeurs de France : un emploi sûr et bien payé dans une boite enrubannée par les bons soins de Pôle Emploi ? Toujours est-il que nos gouvernants semblent étrangement confiants dans les bons résultats de leur (forcément) excellente politique économique, et tablent toujours sur l’éradication du chômage avant fin 2013, alors que tous les indicateurs leur donnent tort. Et quand on sait que la décision de S&P est motivée de la manière suivante, on est en plein cœur du problème :

« L’agence d’évaluation financière Standard & Poor’s a justifié sa décision en expliquant que le pays a perdu de sa marge de manoeuvre financière et n’est pas en mesure de se réformer davantage en raison du maintien d’un chômage élevé. » (source)

La méthode Coué a donc ses limites que le bon sens et l’examen critique de la réalité sont en train de vertement contredire.  Ainsi, le Nouvel Obs publie une carte interactive assez édifiante des plans sociaux actuellement à l’œuvre dans notre pays, où l’on voit que la Bretagne qui fait actuellement la Une des révoltes sociales n’est pas la seule concernée, et que tous les salariés ne brûlent pas leur entreprise comme d’autres des portiques…

"Le cabinet d’études Altares vient pourtant de tirer la sonnette d’alarme, indiquant qu’avec 12.790 entreprises en dépôt de bilan au troisième trimestre 2013, la France retrouve le niveau de défaillances d’entreprises atteint en 2009." (source)

Cela n’empêche pourtant pas le Medef de minimiser tout ça, et d’être bizarrement au diapason de nos sommités gouvernementales en partageant la même confiance sur la reprise…« Je ne sais pas si les plans sociaux qui sont annoncés sont un syndrome de la crise. Ils sont très spectaculaires, ils font la une des médias mais ils ne sont que l’écume des choses. » (Geoffroy Roux de Bézieux, ici). Mais comme chacun voit midi à sa porte, non content de trouver cette vague de licenciements si peu dramatique, il tente de surcroît, encore et encore,  jusqu’à l’absurde,  de tirer la couverture à lui, plutôt que vers les plus démunis d’entre nous, en réclamant une baisse des charges rendue très audible en ce moment par les bonnets rouges…  Qui s’en étonnera ?

 C’est pourquoi, après réflexion, je trouve l’idée de Mélenchon de ne pas laisser à la seule droite et à l’extrême droite le monopole d’une révolte fiscale qui sert surtout l’intérêt des patrons, en rejoignant – sans grande surprise pour moi – le camp des  bonnets verts, de très bon aloi. Et je la soutiens. Pour une plus juste répartition des richesses… Et des taxes. Certaines sont utiles. D’autres sont injustes, et la TVA en est l’illustration. Lutter contre son augmentation, c’est donc éminemment socialiste, au sens le plus originel du terme. L’oublier, comme le gouvernement en ce moment, une faute impardonnable.

« Si vous voulez faire un cadeau aux patrons, trouvez le ailleurs que dans nos poches. »(JL Mélenchon)