Le contact visuel fait partie des signes et des symptômes de TSA, réputés habituellement pour apparaître entre 6 et 18 mois. Un contact visuel réduit, un regard qui ne suit pas celui de l’adulte, l’absence d’expression et de réponse à la voix doivent également éveiller l’attention des parents.
Cette petite étude qui a porté sur 59 bébés garçons suspectés à risque élevé de TSA pour des raisons familiales et 51 nourrissons à faible risque de TSA. Les chercheurs ont analysé par eye-tracking les mouvements des yeux des bébés de 2 mois à 24 mois (à 2, 3, 4, 5, 6, 9, 12, 15, 18 et 24 mois), mis face à une vidéo leur présentant un personnage féminin qui leur proposait de jouer. Les bébés ont été suivis ensuite jusqu’à l’âge de 36 mois.
· 13 enfants ont été diagnostiqués avec TSA (12 du groupe à risque élevé et 1 du groupe à faible risque).
· Jusqu’à l’âge de 2 mois, la concentration visuelle est identique chez tous les enfants, mais ensuite, les chercheurs constatent un contact visuel réduit chez les enfants autistes.
· La réduction du contact oculaire de 2 à 24 mois atteint la moitié de celle des enfants qui se développent normalement,
· alors que la fixation de la bouche augmente au cours de la première année pour atteindre un pic à 18 mois pour tous les enfants, dans le groupe TSA, la fixation des yeux sur le corps ne se réduit que de moins de la moitié du taux observé chez les nourrissons qui se développent normalement, puis finit par se stabiliser 25% plus haut.
· Idem pour la fixation sur un objet qui se réduit également plus lentement et augmente au cours de la deuxième année. À 24 mois, un enfant atteint de TSA fixe deux fois plus longtemps un objet qu’un enfant au développement normal.
Ce déficit visuel ne semble pas inné : Chez les nourrissons diagnostiqués plus tard avec TSA, si les contacts visuels sont normaux à 2 mois, ensuite l’évolution du regard est différente. La bonne nouvelle, c’est que ce déficit n’est donc pas inné.
Si la technique exposée ne constitue pas à proprement parler un nouveau test de TSA chez le bébé, car tout un ensemble de symptômes doit évidemment être pris en compte, elle peut permettre de confirmer un risque élevé de TSA qui va nécessiter une surveillance rapprochée de l’enfant durant les mois qui suivent et permettre le cas échéant un diagnostic plus précoce. Ce qui, on le sait, est une condition essentielle du succès de la thérapie. Ici, l’étude montre que jusqu’à 2 mois, le contact visuel est identique chez ces enfants, donc, avec une intervention précoce, il serait peut-être possible d’empêcher le développement de TSA. Une fenêtre d’intervention très précoce s’ouvre donc, qualifiée de très prometteuse par les auteurs.
Source: Nature November 6 2013 doi:10.1038/nature12715 Attention to eyes is present but in decline in 2–6-month-old infants later diagnosed with autism
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