Alors que de nombreuses études ont déjà associé des prévalences plus élevées de surpoids et d’obésité avec l’appartenance aux catégories socio-professionnelles ou aux lieux de résidence les moins favorisés, la question de l’impact de la crise sur une alimentation moins équilibrée chez les groupes de population les plus affectés se posent pleinement. C’est l’objet de ce rapport de l’Institute For Fiscal Studies (IFS), relayé par le National Health Service (NHS) britannique. Zoom sur l’évolution des achats alimentaires des ménages britanniques durant ces 7 dernières années.
Le rapport conclut en substance que les ménages ont de plus en plus tendance à opter pour des produits alimentaires gras et moins chers alors que la vente des alimentaires « de qualité » comme les fruits, les légumes et les produits frais sont en chute libre. C’est une véritable « tempête » décrite par ce rapport, chute des revenus des ménages, augmentation du chômage et de la sédentarité, augmentation importante du prix des aliments, réduction des budgets alimentaires comportant,
· une réduction de la quantité de calories achetées,
· une réduction de la dépense par calorie,
· une diminution de la qualité nutritionnelle des aliments achetés.
En synthèse, si nous mangeons probablement moins, mais nous aurions tendance à manger « plus mal ». Et sont les plus touchés, les ménages avec de jeunes enfants, les familles monoparentales et les retraités.
Précisément (au Royaume-Uni),
· les dépenses de nourriture ont chuté de 8,5% en moyenne entre la période avant-crise 2005-7 et la période 2010-12,
· les montants de calories achetées ont baissé de 3,6 %,
· les calories « bon marché » représentent une part plus importante des achats : Le prix moyen de la calorie achetée a baissé de 5,2%
· la part des calories achetées provenant d’aliments riches en calories a augmentée.
· La qualité nutritionnelle des aliments achetés a diminué, en termes de proportions respectives de « mauvais » aliments (graisses saturées, sodium, sucre ajouté) vs aliments sains, dont fruits et légumes (protéines, fibres).
· Le transfert se fait principalement des fruits et légumes frais vers les aliments transformés.
Dans le même temps, certaines recommandations alimentaires font leur chemin, avec, à titre d’exemple, une réduction de a teneur en graisse saturée moyenne des produits alimentaires transformés.
Au cours de la récession, les ménages ont donc réagi significativement à la hausse des prix alimentaires en optant pour des calories moins chères avec, pour conséquence, une baisse de la qualité nutritionnelle des aliments achetés.
Source: Institute For Fiscal Studies November 4 2013Food expenditure and nutritional quality over the Great Recession et NHS Recession may lead to unhealthy diet (Visuel© Art Allianz – Fotolia.com)
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