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Hannah Arendt

Publié le 08 novembre 2013 par Dukefleed
Hannah ArendtEloge de l'irresponsabilité
Hannah Arendt ; juive, allemande et expatrié aux Etats-Unis ; va couvrir le procès d’Adolf Eichman à Jerusalem pour le New Yorker. Philosophe, cette expérience va lui permettre d’élaborer sa thèorie très contreversée de « Banalité du mal ». Ce concept fut pris pour une tentative d’atténuer la responsabilité allemande et la polémique fut terrible. Von Trotta montre Arendt attaquée de toutes parts, parfois découragée, mais bûcheuse acharnée et incapable d’assouplir son analyse pour se réconcilier avec ses amis. Ce que ce film voudrait démontrer en fait c’est qu’Eichman n’a fait qu’exécuter les ordres, ne se pensait pas hors la loi, et que légitimement il pouvait s’envisager non coupable. Le principe de sa théorie est soit fortement raccourci dans le film soit ce concept est purement révoltant et on ne peut dignement pas adhérer à cette heroïne infecte. Pour illustrer qu’Eichman ne pensait pas et avait donc perdu une part d’humanité ; Hannah Arendt se réfère à sa ligne de défense. Et cette ligne qu’elle est telle : j’ai toujours respecté la loi de mon pays l’Allemagne / Qui êtes vous pour me juger alors que je faisais mon travail / Je n’ai jamais tué personne / J’ai juste permis à des trains de partir rempli… Je résume, mais c’est çà. De là à considérer une posture de défense comme la réalité et un défaut de pouvoir penser par soit même, c’est purement scandaleux. C’est oublier que dans toutes sociétés, le groupe prime sur l’individu ; si ce n’est pas moi qui fait le taf’ quelqu’un d’autres le fera et après tout ma place est bonne ; donc fermons les yeux. Ce concept tel qu’il est présenté dans le film est détestable au possible. De plus, dans un film très polissé et hyper académique, si on n’ouvre pas les yeux, on finit par prendre faits et causes pour une héroïne libre penseuse seule contre tous. Nous faire croire que seuls les crétins sont en capacité de faire de tels actes ; c’est fort. La scène finale est purement putassière. Hannah justifie sa position devant l’amphithéâtre universitaire composé de ces jeunes élèves et de ses amis. Donc d’un côté des esprits libres et non conditionnés et de l’autre le dogme ; c’est ce que l’on nous montre en fait. Pour appuyer sa théorie fumeuse, les jeunes pousses applaudissent sa démonstration alors que ses amis quittent la salle outrée. En l’occurrence, c’est moi qui aie été outré par ce principe cinématographique hyper simpliste visant à faire valider les idées de la philosophe.En conclusion, derrière le message suivant « les libres penseurs sont souvent seuls contre tous », le film véhicule une idée de l’irresponsabilité individuelle puante. Le seul intérêt du film est le débat de fin de soirée engagé avec ma compagne.
Sorti en 2013

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