Une dictature du capital ?
Publié Par Le Minarchiste, le 8 novembre 2013 dans Économie généraleCe sont les gouvernements qui tirent les ficelles, pas les capitalistes.
Par Le Minarchiste.
À force de survoler la blogosphère depuis plusieurs années, je me rend compte d’une chose bien malheureuse : les idées socialistes sont encore bien vivantes en occident. Malgré la pauvreté, les millions de morts, les guerres, la famines, les pénuries, l’oppression, les mesures totalitaristes, le socialisme est toujours vivant !
À ses premières heures, le socialisme a réussi à obtenir un certain soutien de la population et on peut le comprendre car ces révolutions visaient peut-être les bourgeois, mais elles visaient aussi (voire surtout) des monarchies féodales, des dictateurs sanguinaires ou des théocrates oppressifs. Cependant, ce soutien s’est vite érodé lorsque les failles du système se sont mises à apparaître. Se débarrasser de la bourgeoisie aristocratique, militaire ou théocratique était peut-être une bonne chose sans conséquence, mais se débarrasser de la bourgeoisie entrepreneuriale a été une erreur fatidique car avec les entrepreneurs est disparu un savoir-faire crucial que même les socialistes modernes n’arrivent pas à apprécier.
Les entrepreneurs sont un véritable lubrifiant pour l’engrenage productif. Ils sont la clé de voûte quant à la planification de la production, l’allocation des ressources et la coordination des facteurs de production. Sans eux, ces économies étaient vouées à la ruine et elles ont toutes plongé dans le chaos les unes après les autres. Hayek a d’ailleurs obtenu un prix Nobel pour avoir su si bien expliquer à quel point cela était inévitable (voir ceci).
Sans propriété privée des moyens de production et sans marché concurrentiel sur lequel transiger les ressources, il n’y a aucun moyen de comparer les coûts d’opportunités parmi les différentes utilisations alternatives des ressources. Les planificateurs ne disposent donc d’aucune information à savoir si les ressources sont bien utilisées ou gaspillées. Sans profit pour signaler la création de valeur, les planificateurs n’ont aucune idée à savoir si le produit fini est davantage utile que les autres produits qui auraient pu être fabriqués avec les ressources utilisées. Car en effet, un produit « utile » et un produit « rentable » ne sont que les deux faces d’une même médaille.
Pourtant, les socialistes persistent à croire en leur système. Selon eux, l’échec des nations socialistes n’est attribuable qu’à des facteurs externes, et/ou à une mauvaise exécution du « plan », ou mieux encore, le « vrai » socialisme n’a jamais vraiment été mis en place, seulement une forme de capitalisme d’État. Il a été écrasé par « l’impérialisme occidental » (oubliant que cet impérialisme n’est rien d’autre que l’éclosion d’une forme de socialisme au sein même des gouvernements occidentaux, voir ceci).
Pour eux, les nations d’Amérique latine qui ont embrassé des politiques socialistes ont fait d’énormes progrès économiques ces dernières années, et figureraient parmi les pays les plus riches du monde si ce n’était de l’interférence des États-Unis ! Pourtant, quand on observe l’évolution de ces pays, on constate que les politiques socialistes y ont été un vecteur de pauvreté, alors que les politiques libérales ont été bénéfiques.
- L’Argentine ? Un pays qui est passé de plus riche d’Amérique à république de banane à cause du socialisme. Même son de cloche en Bolivie.
- Le Venezuela ? Un pays qui manque de papier de toilette (et dieu sait qu’ils en ont de besoin avec les politiciens qu’ils ont) ?
- Le Brésil ? Qui a fait quelques progrès grâce à une légère libéralisation, mais qui est en train de faire marche arrière en raison du regain du populisme socialiste.
- Et finalement il y a le Chili, qui est celui qui a le plus libéralisé et qui, coïncidence, est le seul pays de la région qui a fait du progrès économique ces dernières années et qui a même atteint l’OCDE.
- Et ne me parlez pas de Cuba…qui commence à se sortir du trou en adoptant graduellement des politiques libérales.
Pourtant, on observe encore de nos jours que les nations dont le niveau de vie est le plus arriéré sont celles où l’État – et sa menace d’expropriation – empêche toute forme d’accumulation de capital productif. Dans ces pays, plutôt que d’investir leurs épargnes dans l’innovation technologique et la machinerie, les gens achètent des diamants et les avalent pour les garder en lieu sûr, hors des mains du gouvernement. Dans les pays développé, la protection de la propriété privée a permis des investissements à grande échelle dans la production. Les pays qui pillent l’épargne, nationalisent les entreprises et bloquent le progrès économique sont condamnés à sombrer dans le marasme et la pauvreté.
Ceci dit, les socialistes voient le profit n’ont pas comme un signal démontrant qu’une production rend service à la société, engendrant un produit qui vaut plus que les ressources utilisées pour le fabriquer, mais bien comme une preuve qu’il y a eu exploitation d’un quelconque prolétaire. Ils ne voient pas l’accumulation du capital productif comme une source intarissable d’enrichissement pour la société qu’il faut maintenir et accroître à grands coups d’épargnes pour les générations futures, mais bien comme un signe d’injustice et d’avarice ; une pile de ressources à redistribuer au gré du vent. Consommons toute la récolte, et au diable les semences de l’an prochain !
Pour eux, les peuples sont présentement soumis à une dictature : celle du capital.
La dictature du capital ?
Pour tout bon socialiste, il existe deux classes d’individus : les travailleurs et les bourgeois (qui possèdent le capital et l’utilisent pour exploiter les travailleurs). À leurs yeux, il semblerait que les bourgeois obtiennent une trop grande part du « gâteau » au détriment des travailleurs. Voyons voir ce qu’il en est.
J’ai constitué un petit échantillon de grandes entreprises canadiennes opérant dans différentes industries et ayant pignon-sur-rue au Québec : la Banque Nationale du Canada, l’assureur-vie Industrielle-Alliance, la pétrolière Suncor (qui opère dans les sables bitumineux, des raffineries et qui possède des stations services), la minière Osisko (la méchante qui a fait déplacé une partie du village de Malartic), l’entreprise d’imprimerie et de médias Transcontinental (qui publie le journal Les Affaires ainsi que plusieurs magazines), les chemins de fer Canadien National, les cinémas Cineplex, l’entreprise de télécommunications Telus (qui œuvre dans le fil, le sans-fil et le câble/satellite) et l’épicier Métro.
Le graphique suivant montre la répartition des profits d’opérations, que je définis ici comme étant les ventes moins le coût des marchandises, les loyers, les frais énergétiques et autres dépenses que les salaires. Le graphique ci-bas montre la répartition de ces profits. J’ai séparé les salaires des dirigeants (soit les 5 employés les mieux payés). On constate que les salariés « ordinaires » obtiennent la plus grosse part de la tarte. Les dirigeants quant à eux n’ont que 1% de celle-ci (on peut donc continuer à les surnommer le « 1% » !).
Le gouvernement obtient 12%, ce qui peut sembler bas. Cela s’explique par le fait que les intérêts et l’amortissement sont déductibles d’impôts. Ainsi, en pourcentage du revenu imposable, le taux effectif d’imposition moyen des entreprises étudiées se chiffre plutôt à 37%. Ce chiffre est poussé à la hausse par les redevances payées par Suncor et Osisko aux gouvernements, lesquelles j’ai ajoutées au solde de l’impôt. Cependant, je n’ai pas pu inclure les taxes municipales, qui ne sont pas indiquées aux états financiers et font partie des dépenses d’opération. La part du gouvernement est donc sous-estimée par ce calcul.
Les investissements en immobilisations et dans le fonds de roulement représentent un pourcentage élevé, totalisant 32%. Ces sommes servent à augmenter la capacité productive de ces entreprises. Nous y reviendrons dans la section suivante.
Finalement, on constate que les « capitalistes » n’obtiennent qu’une maigre part du gâteau. Les intérêts versés aux créanciers ne représentent que 4% des profits, alors que les dividendes et rachats d’actions s’élèvent à moins de 11%. Donc au total, les capitalistes obtiennent 15% des profits d’opérations avant salaires, intérêts, impôts et amortissement.
Source : Rapports annuels de 2012, disponible sur les sites web de ces entreprises. Je peux fournir un tableur contenant toutes les données détaillées sur demande.
Ainsi, chers socialistes, en quoi cette répartition est-elle inéquitable à vos yeux ?
Par ailleurs, êtes-vous conscients qu’une bonne part des actions et obligations de ces entreprises sont détenues directement ou indirectement (dans des fonds de pension) par les travailleurs ordinaires, et donc que « bourgeois » et « travailleurs » sont dans bien des cas les mêmes personnes ? D’ailleurs, la Caisse de Dépôt du Québec est un actionnaire et créancier significatif de ces entreprises.
La juste part du capital
Pour certains socialistes, la part des capitalistes devrait être près de zéro, tout comme celle des dirigeants. L’État devrait ramasser leurs parts à travers des impôts plus élevés pour financer son expansion. Cela serait une véritable catastrophe. Les dirigeants exécutifs des grandes entreprises jouent un rôle primordial : ils gèrent l’allocation du capital dans l’entreprise. Leur responsabilité consiste à ce que le capital soit utilisé de la manière la plus optimale possible, de façon à produire la plus grande quantité de richesse possible.
Un épicier comme Métro aurait-il dû investir dans des scanneurs laser ou augmenter le nombre de caisses par magasin pour mieux gérer le trafic (heureusement, la première option fut retenue il y a des années malgré le coût supérieur de l’investissement) ? Devrait-il investir dans des magasins plus volumineux ou plutôt ouvrir davantage de petits magasins locaux ? Devrait-il agrandir ses centres de distribution existants ou en ouvrir de nouveaux ? Devrait-il sous-traiter le transport de marchandises ou le gérer lui-même ? Devrait-il acquérir un petit concurrent ou tenter de lui ravir des parts de marché ?
Par exemple, en 2011, Métro a acquis la petite chaîne d’épiceries ethniques Adonis. Une meilleure gestion des coûts a permis de dégager des synergies, qui seront réinvesties dans les opérations. Certains magasins ont été relocalisés dans d’anciens Super C, dont les locaux étaient plus spacieux, ce qui a permis de grandement améliorer l’expérience du consommateur (je vous le confirme en ce qui a trait au magasin de Laval). De nouveaux magasins seront ouverts au Québec et en Ontario, ce qui créera des emplois et facilitera la vie aux clients. Adonis bénéficiera du pouvoir d’achat de Métro en ce qui a trait à son offre de produits d’épicerie conventionnels lui permettant d’offrir de meilleurs prix, alors que Métro pourra utiliser Adonis et son grossiste Phoenicia pour bonifier son offre de produits ethniques dans ses magasins, au grand plaisir de ses clients.
Ces décisions nécessitent une analyse complexe et une exécution sans faille. Une bonne partie de la rémunération des dirigeants de ces entreprises dépendra de la qualité de ces décisions et de leur exécution. À cet égard, l’impact sur les profits est une mesure qui traduit bien le succès ou l’échec. Généralement, les intérêts des actionnaires ET des consommateurs vont de pairs. Quand les consommateurs sont contents, les profits ont tendance à en bénéficier.
Cependant, la pierre d’assise de ces décisions est l’investissement. Sans lui, l’entreprise stagne et aucune richesse n’est créée. Et pour financer ses investissements, l’entreprise doit faire des profits après impôts. Plus l’État lui en laisse, plus elle sera en mesure d’investir pour créer de la richesse. Si l’État prend tout, il n’y a pas d’investissement et pas de création de richesse.
Notez par ailleurs que le profit joue un rôle important pour allouer les ressources. Une entreprise qui sert bien ses consommateurs fera plus de profit, et si elle fait plus de profit, elle aura davantage de capital à investir dans sa croissance. Ainsi, grâce au profit, les bonnes entreprises (du point de vue des consommateurs) prennent de l’expansion à notre grand plaisir, alors que les mauvaises sont évincées… sauf si le gouvernement en veut autrement…
Finalement, la rémunération du capital est essentielle, sinon personne n’épargnerait. Pourquoi prendriez-vous un risque de perte en investissant votre épargne durement gagnée dans une entreprise si la perspective d’obtenir éventuellement des dividendes n’existait pas ? Dans ce cas, vous enfouiriez cette épargne sous votre lit et l’investissement tomberait à sec. C’est ce qu’on observe dans les pays pauvres, c’est-à-dire que le gouvernement exproprie la richesse au maximum, ce qui n’en laisse pas pour investir dans le capital productif et l’accumuler à grande échelle.
Le bûcheron
Prenons l’exemple d’un bûcherons qui ne dispose que d’une hache. Avec celle-ci, il ne peut que couper et ébrancher deux arbres par jour, pour un prix de $100 l’unité, ce qui lui procurerait $200 de revenu par jour si la demande était assez forte à ce prix plutôt élevé. Il décide d’alors d’être embauché par l’entreprise d’émondage de Pierre Allard. Grâce à ses scies mécaniques, les émondeurs d’Allard Inc. coupent 12 arbres par jour et ne charge que $30 par arbre, pour un revenu quotidien de $360 par employé. Pierre paie un salaire horaire de $35 ce qui équivaut à $245 par jour. La différence de $115 va aux actionnaires de Allard Inc., qui emploie 5 émondeurs, pour un revenu total de $575 par jour. Après les coûts d’administration, il reste $345 de profit. Après impôts, cette somme diminue à $260.
Allard a eu l’idée de cette entreprise en discutant avec son bon ami André Lefebvre. Ce dernier a épargné une somme durement gagnée pour sa retraite et cherchait un moyen de la faire fructifier à un rendement supérieur à ce qu’offre les dépôts bancaires. Il a donc contribué au capital de départ de Allard Inc., ce qui finança l’acquisition des scies mécaniques en échange d’une part de 10% des profits. André obtient donc $26 par jour en retour sur son investissement. Les $234 restants, vont à Pierre Allard, qui s’occupe de gérer le personnel, la paie, la comptabilité, la publicité, la facturation et tout ce qui touche à la gestion de l’entreprise, choses pour lesquelles notre bûcheron n’est pas très connaissant et qui exigent environ 60 heures de travail par semaine.
Ainsi, grâce à l’investissement en capital dans les scies mécaniques financé par l’épargne d’André et au talent d’entrepreneur de Pierre, notre bûcheron a augmenté ses revenus, ce dont il se réjouit d’autant plus que ceux-ci sont maintenant plus réguliers et certains, et les consommateurs y gagnent aussi car le prix du service est beaucoup plus bas. Quel est donc le problème avec cette coopération volontaire entre les trois individus? Si André ne touche pas sa part des profits, il n’investira pas son épargne dans l’entreprise et les scies mécaniques ne seront pas achetées. Peut-on dire qu’André « exploite » ce pauvre bûcheron qu’il fait travailler pendant que lui joue à la pétanque ? Il ne faut pas oublier qu’André a travaillé toute sa vie pour épargner la somme qui a servi à acquérir les scies. Même son cloche du côté de Pierre, sans qui toute cette organisation ne tiendrait pas la route.
La dictature des bureaucrates
Évidemment, le capital dont disposent les « bourgeois » n’a pas entièrement été obtenu en satisfaisant les besoins de la société en échange d’un profit. Beaucoup d’entre eux (voir ceci) ont profité de privilèges octroyés par le gouvernement pour s’enrichir. Par exemple, les profits des banques sont largement attribuables aux privilèges monétaires qui leurs ont été accordés par le gouvernement, qui maintient en plus l’oligopole à l’aide de la règlementation. Ces méthodes n’ont rien à voir avec le processus de création de richesse décrit ci-haut, et pourraient plutôt être qualifiées d’anti-capitalistes. Malheureusement, les pouvoirs qui permettent aux politiciens d’octroyer ces privilèges sont en quelque sorte des vestige de l’idéologie socialiste.
Le problème avec les socialistes, qu’ils soient nostalgiques de Lénine ou militants pour Québec-Solidaire, est qu’ils veulent utiliser et accroître la taille du gouvernement pour arriver à leurs fins ; c’est-à-dire piger dans le « grand capital » au profit des travailleurs et des pauvres ainsi que règlementer le commerce de manière à atteindre des objectifs « moralement supérieurs » au profit, comme par exemple la subvention des arts ou la réduction des gaz à effet de serre. Ils ne se rendent pas compte que ce faisant, ils se tirent une balle dans le pied et en viennent à reproduire, au ralenti, l’échec des régimes socialistes du 20e siècle.
Pourquoi ? Parce qu’en donnant plus de pouvoir aux politiciens, ils leurs permettent de nous enchainer ! Les industries ne sont pas toutes comme celle de Métro, c’est-à-dire concurrentielles, car l’intervention du gouvernement les rend moins concurrentielles par l’interventionnisme, que ce soit par la règlementation, le protectionnisme, les subventions, les fonds d’investissement étatique, les entreprises d’État, les PPP, les contrats sans appel d’offre, l’expropriation, etc. De nos jours, les politiciens sont des professionnels dans leur domaine, qui consiste à se faire élire et à s’assurer un après-carrière confortable. Pour ce faire, ils doivent acheter les clientèles électorales. Et lorsqu’il est question des grandes entreprises, ils y arrivent en marchandant leur pouvoir.
1) Faire adopter des lois et règlementations qui sont aussi complexes et vagues que possible. Il sera ainsi plus facile d’octroyer des privilèges, passe-droits et échappatoires. Les grandes entreprises aiment bien la règlementation puisqu’elle constitue une barrière à l’entrée contre les nouveaux concurrents. Cela bénéficie aussi aux professionnels de la complexité : comptables, avocats, fiscalistes, notaires et consultants, qui seront de bons employeurs pour les politiciens après leur carrière politique.
2) Maintenir la formation de cartels et d’oligopoles. Les entreprises qui en bénéficient en seront reconnaissantes plus tard.
3) Centraliser le pouvoir autant que faire se peut. Le pouvoir centralisé vaut plus cher que le pouvoir diffus.
Que peut obtenir un politicien/fonctionnaire en échange ? Aux États-Unis, il obtiendra des sommes colossales pour financer sa campagne, chose limitée au Canada, bien que les employés clés des entreprises bénéficiaires des largesses d’un politicien n’hésiteront pas à donner le maximum permis par la loi. Outre la contribution financière, le politicien pourra obtenir le soutien médiatique d’une entreprise ou d’un homme d’affaires connu. Ces entreprises pourraient commanditer un événement organisé par une fondation chère à ce politicien, ou encore faire un don directement à cette fondation. Finalement, ce politicien pourrait obtenir un excellent emploi après sa carrière de politicien, pour lui et les membres de sa famille.
L’autre chose que tout bon politicien doit faire est accroître la dépendance de la population à ses programmes, le tout financé par les taxes et impôts. Autrement dit, les politiciens nous achètent avec notre propre argent. Par exemple, au Québec, le Parti Québécois a pris le pouvoir en achetant le vote des étudiants, c’est-à-dire en promettant de ne pas hausser les droits de scolarité.
Finalement, tout bon politicien doit croître son empire bureaucratique. En adoptant toutes ces règlementations et en complexifiant les lois, le gouvernement a besoin d’une plus grande armée de fonctionnaires, lesquels ont des conditions de rémunération complètement déconnectées du marché du travail. Ces fonctionnaires constituent de nos jours une classe sociale privilégiée. Si la classe moyenne se fait évincer, c’est bien par eux. Aucun politicien n’a les moyens politiques de s’opposer aux syndicats de la fonction publique. Ainsi, à chaque négociation, ces travailleurs obtiennent encore plus que ce qu’il n’ont déjà, ce qui creuse encore plus le fossé entre eux et le reste de la population. Et comme ils ne produisent rien ou à peu près, tout ce qui leur est accordé doit être subtilisé aux autres classes de travailleurs, dont la plupart sont moins riches.
Dans cet environnement, ce sont les bureaucrates qui dictent l’évolution de l’économie. Que vous vouliez démarrer une entreprise, embaucher des gens, introduire un nouveau produit sur le marché, construire un édifice, exporter ou importer, il faudra que ce soit approuvé par le gouvernement. Si vous investissez à la bourse, la question n’est pas de savoir quelle entreprise est en meilleure position de créer de la richesse, mais bien de prévoir si la Fed continuera le « quantitative easing », si Obama approuvera Keystone XL, si le cabinet Harper imposera des contrôles sur les prix du sans-fil, si le gouvernement Ontarien continuera de subventionner l’énergie éoliennes, si le gouvernement Kirchner permettra aux minières comme Yamana d’avoir accès aux intrants nécessaires à la production, si les banques canadiennes seront affectées par d’autres changements de règles d’assurance hypothécaire à la SCHL, si le Surperintendant des Institutions Financières permettra aux banques de vendre de l’assurance-vie en succursale, si le gouvernement russe reformera le cartel de la potasse avec Uralkali, si le gouvernement chinois adoptera un nouveau programme de stimulation économique, etc.
Ainsi, ce sont les gouvernements qui tirent les ficelles, pas les capitalistes. Et non seulement ces ficelles ligotent les éléments les plus productifs de nos sociétés, mais en plus le contrôle du pantin est fort payant.
Conclusion
En somme, la véritable lutte des classes n’opposent pas les capitalistes aux prolétaires, mais bien le gouvernement (politiciens, fonctionnaires et alliés), lequel exploite la population par la taxation, la règlementation et même la guerre. Dans une société où le gouvernement serait décentralisé et de taille limitée, il n’y aurait pas de pouvoir à marchander, pas de lobbys, pas de privilèges. C’est ça la véritable justice sociale et la véritable liberté. Pas le socialisme, qui n’est qu’une boîte de Pandore qui devrait restée scellée à jamais.
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Sur le web.