Dans les chambres et les salons des demeures bourgeoises, on peut apercevoir un meuble qui se montre et qui sert à cacher, ou à se cacher : le paravent.
Objet précieux, il est souvent décoré avec raffinement…
Outre ses fonctions de meuble, le paravent a toujours été un support prisé des artistes. En Asie, les plus grands maîtres ont peint et décoré les paravents. Mais dès son arrivée en Europe, les peintres les plus fameux s’approprient ces panneaux mobiles et panoramiques tels Watteau ou Boucher. Au XIXème siècle, le paravent est plus que jamais en vogue en France, mode soutenue par le japonisme ambiant. Le Japon produit d’ailleurs alors une production spécialement destinée à l’exportation.
Le paravent naît en Chine et devient courant dès le VIIème siècle même si certaines sources le signalent déjà avant J.-C. Dans un premier temps, il s’agit de simples panneaux de bois sur un socle servant d’écran. Son étymologie, ping fen, signifie d’ailleurs « adorable bouclier ».
Les exemples se multiplient de paravents ou de panneaux peints par les plus grands dont Corot ou Cézanne. Mais c’est le mouvement Nabis qui offre une large production de travaux sur paravents ou panneaux. Pierre Bonnard, Maurice Denis, Ker-Xavier Roussel, Paul Sérusier et surtout Edouard Vuillard réalisent de larges paravents sur toiles aux thèmes souvent très luxuriants, aux scènes animales et bucoliques.