Cela va bientôt faire 15 ans que les 35 heures existent. 15 ans aussi que leur critique est devenue l'alpha et l'oméga de la pensée économique de la droite. A tel point que lorsqu'elle est au pouvoir, la droite n'y touche surtout pas, ou alors en surface, parce qu'alors elle n'aurait plus aucun programme.
Les 35 heures, désormais, quand on en parle, c'est toujours de façon négative. Elles seraient responsable du manque de compétitivité de la France, auraient plombé la croissance, etc. Pourtant, rares sont les économistes à avoir tenté de faire un vrai bilan des 35 heures. En 2012, Alternatives Economiques s'y était essayé, et curieusement, le bilan était largement positif : elles ont boosté la croissance, renforcé la compétitivité de la France et n'ont pas alourdi démesurément les finances publiques. Curieusement, cette étude n'a pas été reprise dans les médias.
Cependant, il faut être juste, car l'article fait un oubli majeur : si la compétitivité a été maintenue grâce à la maitrise des coûts salariaux, cela signifie donc que les 35 heures ont gelé pour partie la hausse des salaires. Oublier cela, c'est aussi oublier que c'est une des raisons de l'échec de Jospin en 2002.
Ceci dit, je conseille vivement la lecture de l'article. Cela change vraiment du prêchi-prêcha habituel de la droite et des médias aux ordres que l'on a d'habitude.