Le 24 octobre dernier, au CHRU de Tours, l’équipe coordonnée par le Professeur Bruyère, en lien étroit avec le service de néphrologie du Professeur Buchler, a réalisé pour la première fois en France une greffe d’un rein par cœlioscopie robot assistée.
Le patient greffé (une femme de 49 ans) va très bien avec un rein fonctionnant parfaitement.
L’expertise du CHRU de Tours
Cette première nationale témoigne d’une double compétence des équipes hospitalo-universitaires tourangelles :
- en néphrologie : Plus de 1.800 transplantations rénales ont été réalisées à Tours depuis 1985 et plus de 100 transplantations rénales effectuées ces dernières années au CHRU de Tours.
- en chirurgie robot-assistée : l’établissement a été doté du robot chirurgical en 2007. Depuis, près de 1.000 interventions ont été effectuées à l’aide du robot (dont une majorité d’ablation de la prostate pour cancer).
Ainsi la préparation et la réussite d’un tel challenge nécessite une coopération d’équipe. Tout d’abord des chirurgiens spécialisés en robotique et en transplantation, des aides habitués, des infirmières de bloc spécialisées en robotique, une équipe d’anesthésie habituée à la greffe et à la chirurgie robotique, mais aussi une équipe de néphrologie rigoureuse et vigilante pour le suivi post greffe.
Comment va la patiente ?
Elle a repris un transit très rapidement et n’a pas eu de douleur importante dans les suites. Il est pour l’instant prématuré sur ce cas unique de dire si les risques potentiels de la transplantation sont diminués mais l’équipe de néphrologie et notamment les infirmières de suivi post greffe confirment l’excellent état de la patiente et des suites plus simples qu’à l’habitude.
C’est la formidable coopération entre ces différents acteurs qui a permis la réalisation de ce premier cas.
Les bénéfices de la greffe rénale par coelioscopie robot assistée
Traditionnellement les greffes rénales sont réalisées par une incision d’une quinzaine de centimètres dans la partie basse et latérale du ventre. Les complications que l’on peut observer après cette intervention sont le préjudice esthétique lié à la cicatrice, des infections ou des éventrations de la paroi, des problèmes sur la suture des vaisseaux (sténose de l’artère ou thrombose de la veine), des problèmes sur la suture de l’uretère à la vessie (sténose de l’anastomose urétéro vésicale) et enfin quelques formations de lymphocèle qui ressemble à des kystes plein de lymphe qui peuvent comprimer le rein. Ces complications peuvent nécessiter de nouvelles interventions, voire à la perte du greffon.
De longue date, les chirurgiens tourangeaux tentent de trouver les moyens de réduire ces complications.
Réaliser cette opération à l’aide du robot permet potentiellement de réduire ces risques. Néanmoins l’acte est plus difficile et nécessite des équipes d’opérateurs chevronnés. C’est la raison pour laquelle cela n’a pas été réalisé jusqu’à présent en France. Quelques cas ont été faits aux Etats unis et en Inde et vraisemblablement quelques cas en Italie. Nous n’avons pas d’autre notion de cas dans d’autres pays du monde.
Dans un premier temps seulement certains malades seront opérés par voie robot assistée mais secondairement on peut penser que les malades les plus compliqués seront les patients qui bénéficieront le plus de cette chirurgie. Le service d’Urologie du CHRU de Tours a une des équipes les plus expérimentées en prélèvements de reins pour dons vivants de rein en vue d’une transplantation. On pourrait imager à la fois que le prélèvement et la transplantation se fassent par voie robot assistée. L’utilisation importante du robot dans notre établissement ne le rend pas disponible tout le temps ce qui limitera potentiellement les indications. Nous imaginons que la première année une vingtaine de malades pourront être opérés selon cette voie et progressivement de plus en plus de malades si la disponibilité du robot le permet pourront en bénéficier.
Source : Communiqué, du 7 novembre 2013, du CHRU de Tours
Contact : Anne-Karen Nancey - 02 47 47 37 57
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