Critique Ciné : La Fureur de Vivre, adolescence brisée

Publié le 07 novembre 2013 par Delromainzika @cabreakingnews

La Fureur de Vivre // De Nicholas Ray. Avec James Dean, Natalie Wood et Sal Mineo.


Si la carrière de James Dean n'a pas été très longue, elle reste aujourd'hui encore culte. Je vais donc vous parler de La Fureur de Vivre, un film devenu référence dans la culture gay et accessoirement référence à tout un tas de films qui vont suivre. Les meilleurs classiques sont des films qui traversent le temps sans jamais nous laisser penser qu'ils ont vieillis. Et La Fureur de Vivre n'a pas vieilli. En effet, on se rend compte que le film, prenant des thèmes universels exploite à merveille les ficelles pour raconter plusieurs histoires troublantes et même terrifiantes sur l'adolescence américaine de l'époque (et cela convient encore avec l'adolescence d'aujourd'hui). Le film est aujourd'hui culte, non seulement car James Dean est devenu un acteur culte mais également parce que le film est à mon sens l'un des plus réussi du genre. Il joue souvent à mi chemin entre l'humour noir et le film particulièrement sombre et violent. Car mine de rien, derrière La Fureur de Vivre il y a aussi une vraie réflexion. On tente de nous dépeindre le portrait de l'amour, de l'amitié (parfois même jusqu'à laisser le spectateur dubitatif sur la réelle signification de l'amitié entre Jim et Plato).
Jim Stark est le petit nouveau au lycée. Un jeune homme accablé de problèmes familiaux et brimé par ses camarades mais qui n'aspire qu'à se faire une place parmi ses camarades. Entraîné malgré lui dans un défi de vitesse face à Buzz, chef d'un groupe un peu rebelle, ce dernier y perdra la vie. Suite à ce drame, Jim est entraîné dans une spirale de violence.
Le film débute comme tout bon film pour adolescents. Mais le fait qu'il soit intemporel aurait pu le situer à n'importe quelle époque. Peu de films sur les adolescents aujourd'hui peuvent se féliciter d'avoir réussi ce tour de force. Je n'ai même pas d'exemples en tête, c'est vous dire si La Fureur de Vivre est bel et bien la seule référence. Bref, le portrait de Jim, cet adolescent un peu rebelle sur les bords qui se moque du système mais qui va aussi faire des rencontres qui vont le changer, est particulièrement bien interprété par James Dean. L'acteur, exceptionnel dans les moments de faiblesse du personnage, ébloui le spectateur qui n'a envie que d'une chose : que le film ne s'achève pas et nous raconter l'histoire de Jim encore et encore. Mais La Fureur de Vivre c'est aussi un hymne à la liberté et à la jeunesse. Le film cherche à nous démontrer que l'on est jeune qu'une fois et qu'il faut en profiter. Il y a même cette notion de braver tous les dangers (la scène de bataille de couteaux, le face à face en voitures, etc.) sans penser qu'il peut y avoir des conséquences derrières (Plato ne voulait pas faire de mal à quelqu'un au fond, juste ne pas être seul).
Plus le film avance et plus la tragédie s'épaissie. Le film plonge alors dans un tourbillon de violence que seul Jim pourra bien évidemment arrêter. J'ai beaucoup aimé la manière dont les relations entre les personnages évoluent même si la relation entre Jim et cette jeune fille paumée (incarnée par la très charmante Natalie Wood) n'est pas le point fort du film. Mais la relation entre Jim et Plato est bien entendu ce qu'il y a de plus électrisant dans La Fureur de Vivre et on regrette presque que le film n'aille pas plus loin et ne se permette pas plus de choses. Mais ce que j'aime chez James Dean c'est le fait que dès qu'il entre dans le film, il laisse le spectateur bouche bée. C'est quelqu'un qui a su faire de très bonnes choses dans ce rôle là et qui, près de soixante ans plus tard prouve qu'il peut encore surprendre tout le monde avec son talent. La Fureur de Vivre est un grand classique et aucun film ne semble l'avoir détrôné dans son genre ailleurs.
Note : 9/10. En bref, un très beau film.