La BCE a décidé d’abaisser ses taux directeur. Le taux principal de refinancement est abaissé à 0.25 % contre 0.50 % depuis le mois de mai.
Pourquoi cette baisse surprise ?
La BCE prend acte de la chute de l’inflation dans la Zone Euro et estime désormais que nous nous dirigeons vers une période « prolongée » de basse inflation à moyen terme. L’inflation en zone euro a atteint en octobre un plus bas depuis fin 2009, à 0,7%, largement sous l’objectif d’inflation de moyen à long terme 2 %. Les risques d’inflation étant maîtrisés, la BCE peut adopter une position plus ‘dovish’ c’est-à-dire accommodante afin de relancer ce qui manque cruellement à l’Europe : la croissance
Conséquence, Le taux marginal de refinancement est lui abaissé à 0.75 % contre 1 % depuis le mois de mai. En revanche, la BCE n’a pas osé franchir le pas d’un taux de rémunération des dépôts négatif. Le taux reste à 0 %. S’il devenait négatif, cela signifierait que les banques devraient payer pour placer de l’argent auprès de la BCE, ce qui pourrait les encourager à prêter davantage, mais n’est pas du goût d’une partie du conseil des gouverneurs de la BCE. Ce taux est à 0 % car la BCE souhaite que les banques prêtent davantage. Or à part quelques banques en difficulté du côté des pays périphériques (Grèce, Portugal, Espagne) pour qui un LTRO 2 se profile, celles-ci sont plus enclines à reconstituer leurs fonds propres et à absorber les nouvelles réglementations (sans parler des provisions passées pour litiges judiciaires) qu’à faire du crédit.
Sur le marché des changes, l’Euro faiblit logiquement puisque le taux d’intérêt pour les liquidités en Euro baisse. Théoriquement, les investisseurs vont se délester de leurs Euros pour investir dans des devises qui sont plus rémunératrices.
La paire EUR/USD est tombé sur 1.3350 avant de rejoindre 1.33 après que le PIB US du troisième trimestre a été publié. En effet, la croissance ressort à 2.8 % d’une année sur l’autre contre seulement 2 % anticipé et 2,5 % précédemment. Autre facteur baissier, Mario Draghi admet que l’inflation restera basse à moyen terme ce qui sous-entend que la reprise économique dans la Zone Euro est très faible et désespérément lente… et que le risque de déflation, déjà à l’œuvre en Grèce reste une sérieuse menace à envisager par la BCE.
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