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Inside Llewyn Davis, Walk the Line… le folk au cinéma

Publié le 07 novembre 2013 par Swann

Johnny Cash, Bob Dylan, Greenwich Village, le folk regorge d’histoires typiquement hollywoodiennes. De la réalité à la fiction, il n’y a eu qu’un pas à franchir pour que légendes de la musique deviennent des stars du cinéma.

Avec Inside Llewyn Davis, les frères Coen remontent l’histoire du folk et s’intéressent à la période dorée du mouvement : les années 60. Greenwich village (New York) est l’épicentre du folk et le Gaslight Café le lieu de rendez-vous de tous les folk singers, dont Llewyn Davis, un poète-chanteur bohème, alcoolique et désabusé. Via son histoire, les frères Coen dressent une carte postale du folk entre échec et succès, amour et rivalité, le tout sur de jolies cascades d’arpèges de guitare évidemment. Ils ne sont pas les seuls à s’être intéressés à la thématique folk. Un thème récurrent dans le cinéma, la vie des folk singers ressemblant souvent à des films hollywoodiens avec plus ou moins de happy ending.

Le plus hippie

Ang Lee met les pieds dans la gadoue pour livrer sa version de Woodstock avec Hotel Woodstock. Elliot cherche un moyen de relancer le motel familial qui traverse une mauvaise phase. Suite au refus d’une bourgade voisine de recueillir un festival de musique hippie, il décide de l’organiser. Trois semaines plus tard, ce sont 500 000 personnes qui envahissent le champ de son voisin. La suite, on la connait, Woodstock est sans doute le festival le plus connu du monde. Si le film en soi n’est pas un chef-d’oeuvre il a su restituer l’ambiance et l’atmosphère délurée, le décor, le mode de vie, le flower power de l’époque.

Le plus biographique

On l’appelait l’homme en noir, car Johnny Cash ne s’habillait que de cette couleur-là. Véritable légende du country-folk américain, le chanteur a eu droit à son biopic et c’est l’acteur Joaquin Phoenix, magistral, qui a eu la lourde tâche de l’incarner dans Walk The Line. James Mangold choisit de passer sous silence ses colères, ses frasques avec la justice ou la dépendance aux médicaments pour s’intéresser au destin incroyable de la star et son histoire d’amour fusionnel avec la chanteuse June Carter.

 Le plus kaléidoscopique

Faire un film sur Bob Dylan est une chose complexe. Chanteur révolutionnaire, protestataire, l’homme a la personnalité changeante, a vécu mille vies et impossible de les retracer facilement dans un film. Lorsque Todd Haynes ose s’en prendre à la légende, il opte pour une idée simple mais très originale : représenter le chanteur à travers six personnages, six doubles qui déclinent les six facettes de Bob Dylan : le contest singer, l’acteur, le dandy, le poète, le torturé. Mais la force de I’m Not There, repose sur le fait que même si le fantôme de Bob Dylan plane sur le film, aucun des doubles n’en porte le nom. S’ils se rapprochent tous d’une des personnalités du chanteur, aucun ne l’est vraiment.

 Le plus "American Dream"

En 2013, le monde découvre Sixto Rodriguez. L’américain aurait pu rejoindre le cercle des folkeux disparus si Malik Bendjelloul n’avait pas eu la géniale idée de retracer l’histoire incroyable de cet homme. Chanteur dans les années 70, il avait tout pour réussir, sauf de la chance. On pensait l’homme mort, on disait qu’il s’était suicidé sur scène, il était tout simplement retourné dans l’anonymat après l’échec de ses deux albums. Sauf que, sans qu’il le sache, Sixto Rodriguez devient l’icône de la contestation sud-africaine. Là-bas, ses albums, vendus sous le manteau, s’arrachent à des millions d’exemplaires, et ce n’est qu’en 2009 que l’on retrouve sa trace. Il donne alors un concert exceptionnel à Johannesbourg. Le réalisateur offre une seconde vie au chanteur. Avec son documentaire Sugar Man, primé aux Oscars, il lui permet même d’accéder au rang non pas d’idole, mais à celui d’icône à 70 ans.

Sabine Bouchoul pour Télé Loisirs


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