Gillian Flynn – Les apparences

Ce récit invite à découvrir la descente aux enfers d’un couple qui semble filer l’amour parfait… jusqu’à ce qu’ils perdent leurs boulots de journalistes à New-York. Le retour de Nick et Amy dans la petite ville natale de monsieur, perdu dans le Missouri, n’est pas vraiment un grand succès et permet de découvrir que l’air ne fait pas toujours la chanson…

Ce récit à deux voix, qui passe constamment du journal intime d’Amy au quotidien de Nick, montre progressivement les vrais visages des époux… et ce n’est pas très beau à voir. Malheureusement, le gros problème de ce thriller est que le début est particulièrement soporifique, donnant plus l’impression de lire un roman psychologique qu’un polar. Le journal intime d’Amy est d’un ennui profond, sans parler des petits quiz énervants au possible qu’elle y intègre. Multipliant les phrases à rallonge qui n’apportent rien à l’intrigue et qui sont de surcroît sans grand intérêt esthétique, l’auteure propose un récit ennuyeux et des personnages antipathiques auxquels il est très difficile de s’attacher. Et puis, après plus de deux cents pages de lutte pour rester éveillé, grosse surprise, l’intrigue s’accélère, s’avère subitement plus intéressante, le style devient plus incisif et l’envie de tourner les pages ne cesse d’augmenter. Le cauchemar éveillé de Nick entraîne alors le lecteur au plus profond de la noirceur humaine et lève le voile sur les secrets cachés derrière les apparences. Curieux de connaître le fin mot de l’histoire, le lecteur devient subitement accro à ce trip qui tardait tant à venir. Mêlant cruauté et machiavélisme, l’enquête multiplie les rebondissements et va au plus profond de la psychologie des personnages, détruisant tout sur son passage, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien à sauver… plus rien, sauf les apparences !

Deux cents pages soporifiques suivies d’un thriller haletant de près de cinq cents pages…