Et ce n'est pas un vulgaire gauchiste anglais qui parle, mais Mike Neville, responsable du bureau des images, identifications et détections visuelles de Scotland Yard. Voilà son propos : « Des milliards de livres ont été dépensés dans le matériel mais on n’a pas réfléchi à la manière dont la police allait utiliser les images et comment elles seraient présentées devant un tribunal. C’est un véritable fiasco ». Dans les faits, seuls 3 % des vols à la tire ont été réglés grâce aux caméras de surveillance alors que le dispositif coûte des fortunes. On nous ressort sempiternellement que les poseurs de bombe de Londres ont été identifiés grâce aux caméras. C'est vrai, mais souvenons-nous qu'ils n'avaient rien à cacher car c'était une opération suicide. Peu leur importait qu'on les identifie ou non. Croyez-vous que ce soit le cas des voleurs ou malfrats habituels ? En plus, c'est parce que la police britannique avait été informée sur l'identité possible de ces terroristes qu'elle a pu les reconnaître sur les vidéos.
Tous les spécialistes s'accordent à dire qu'en extérieur, entre les angles morts, la luminosité aléatoire et les espaces à couvrir, les caméras sont très peu efficaces. Toutes les études anglaises convergent dans ce sens alors pourquoi cette frénésie pour en acheter de nouvelles ?
Sans doute parce que ça rassure le populo inquiet. On appelle ça jouer sur les peurs, les angoisses. Une technique habituelle chez les démagogues et les populistes.
Enfin, la dernière raison, mais pas la moindre est que les caméras sont une intrusion dans notre vie privée. Les politiques clament qu'un honnête homme n'a rien à cacher, mais crient au scandale dès qu'une conversation off est filmée, puis rendue publique (comme l'affaire Devedjian qui a traité une collègue de salope). Et puis, dans des mains mal intentionnées, ces informations peuvent devenir dangereuses. Qui nous dit qu'elles ne seront jamais utilisées de façon mal intentionnées. Celui qui l'affirmera sera un gros menteur.
Big Brother is watchning YOU !
Dominik