Le potentiel mondial théorique associé aux énergies renouvelables en mer représente deux à six fois la consommation mondiale totale d'énergie selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
La France dispose d'un fort potentiel de développement pour ces technologies, compte tenu des atouts naturels de son territoire (11 millions de km² d'eaux sous sa juridiction). La ressource connue est concentrée majoritairement au large des côtes de Normandie, de Bretagne et des Pays de la Loire, et des opportunités sont aussi à saisir dans les territoires d'outre-mer, et dans les régions Aquitaine, Languedoc-Roussillon et PACA.
La France s'est fixée comme objectif l'installation d'une capacité de production électrique en mer de 6000 MW en 2020, afin de contribuer à produire 3,5 % de la consommation d'électricité en 2020.
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Le CNEM est une nouvelle instance de dialogue et d'échanges entre les acteurs (administrations, industriels et énergéticiens, associations environnementales, organisations professionnelles ainsi que collectivités locales).
Le CNEM se réunira annuellement et veillera au développement des énergies renouvelables en mer ainsi qu'à la diversification du mix électrique dans le cadre de la transition énergétique. Il s'attachera à accompagner les acteurs industriels pour concrétiser les opportunités ouvertes pour la France en termes de développement industriel et de croissance économique.
Cette première réunion a été l'occasion de définir les trois grandes priorités pour le développement des énergies renouvelables en mer dans les mois à venir.
- Eolien en mer posé :
A savoir : L'énergie éolienne transforme l'énergie mécanique du vent en énergie électrique. Une éolienne en mer, posée au sol ou flottante, bénéficie de vents plus fréquents, plus forts et plus réguliers qu'à terre. L'éolien représente le plus fort potentiel de développement en milieu marin dans la décennie à venir. La France bénéficie du 2ème gisement éolien en Europe, après la Grande- Bretagne.
Suite au lancement des deux appels d'offres, pour une puissance totale de 3 000 MW, le ministre a annoncé le lancement d'une feuille de route pour mener une réflexion sur l'architecture des appels d'offres afin d'optimiser les développements futurs.
Les machines du 1er appel d'offres devraient être progressivement installées à partir de 2017 au large de Fécamp, Courseulles-sur-Mer, Saint-Nazaire et Saint-Brieuc. Le 2ème appel d'offres pour l'installation d'éoliennes en mer au large du Tréport et des îles d'Yeu et de Noirmoutier a été lancé par le Gouvernement en mars 2013 pour une puissance cumulée totale de 1 000 MW. Les offres sont attendues pour la fin du mois de novembre 2013.
- Hydrolien :
A savoir : L'énergie hydrolienne est produite par l'énergie des courants qui sont concentrés dans certains endroits près des côtes. Plus le courant est fort, plus l'électricité produite sera importante.
Après le lancement par le président de la République de l'appel à manifestation d'intérêt pour les fermes pilotes hydroliennes, il s'agit maintenant d'accompagner les porteurs de projets dans le cadre du Programme Investissements d'Avenir. L'appel à manifestation d'intérêt est ouvert du 1er octobre 2013 au 25 avril 2014.
A savoir : Une ferme pilote permet le test de plusieurs machines simultanément, afin de valider ou de rectifier leur installation et leur fonctionnement en tant qu'unités de production électrique dans des conditions semblables à celles de futures fermes commerciales. Une ferme pilote peut fonctionner de 2 à 20 ans
Les projets présentés devront être localisés dans les zones propices identifiées (le Raz Blanchard en Basse-Normandie et la Zone du Fromveur en Bretagne) et être connectés au réseau d'électricité national. Les fermes pilotes devront comprendre entre 4 et 10 machines produisant un minimum de 2 500 MWh par an et par machine.
La technologie installée devra être suffisamment avancée : les résultats d'une démonstration en mer d'une durée minimum de 6 mois devront être disponibles avant les phases de fabrication des machines.
Plus d'informations sur le site internet de l'ADEME : www.ademe.fr rubrique " Appels à propositions ".
- Eolien en mer flottant :
A savoir : L'éolien flottant a les mêmes caractéristiques que l'énergie éolienne posée à terre ou en mer : elle produit de l'électricité à partir de l'énergie mécanique du vent. Elle présente l'avantage de s'affranchir des contraintes liées notamment à la profondeur, tout en profitant de vents marins forts.
Le ministre a lancé une feuille de route qui a pour objectif de soutenir le développement de cette technologie pour aller vers un déploiement pré-commercial à moyen terme. Elle commence par l'étude du potentiel et de la ressource, avec la mise en ligne mi-novembre, d'une demande d'information publiée sur le site du ministère.
Les défis à relever sont aujourd'hui :
Pour la transition énergétique
- Réduire les coûts de ces technologies pour les accompagner vers la maturité.
- Augmenter la capacité installée en France pour contribuer à la transition énergétique.
Pour l'environnement et pour les activités en mer
- Maitriser l'impact environnemental et prendre en compte les différents usages de la mer.
Pour l'industrie
- Développer la formation et l'internationalisation des compétences.
- Créer des emplois pérennes et développer des filières industrielles pour le marché national et à l'export.
Stella Giani