Le schéma est relativement simple: adoptées par les mêmes parents, deux soeurs se retrouvent à un moment clé de leur existence, une blonde, une brune, une riche, une pauvre... Mais la riche a tout perdu, même l'esprit semble-t-il, et la brune est sur le point de se marier pour la seconde fois. C'est du Woody Allen, une certaine façon de filmer, de faire des films où on parle beaucoup, de traquer les visages, d'évoquer l'amour, le sexe, sans jamais en montrer grand chose, de scruter les moeurs, la réussite sociale, la réussite ou l'échec tout court. Je sors de ce genre de film en ayant le sentiment de m'être ennuyé par moments, en ayant ri à d'autres moments, en admirant le jeu des actrices (mais aussi des acteurs). Et le lendemain, certains aspects du film me reviennent : les enfants des riches sont des enfants adoptés, parce que, sans doute, dans ce milieu, on choisit ses enfants comme au marché ; les enfants des pauvres ont une forte tendance à l'obésité et ne savent que jouer ou manger. Le mensonge est un mode de relation, mensonge et calcul jusqu'à la perte, parce que ce film vient après (ou de) la crise financière dans laquelle nous baignons. Et les pauvres, dans tout ça ? Ils ont des colères, des sentiments, des désirs, de l'humanité, ils pleurent aussi et c'est peut-être une preuve de la pauvreté, les larmes. Et le rire qui les suit aussi.