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Brian Bendis utilise pas moins de deux épisode, ce mois-ci, pour raconter la défection du jeune Angel, qui quitte le camp de Wolverine (et ses amis, les premiers X-Men) et rejoint l'équipe de Scott Summers, venue faire du recrutement agressif sur le campus de l'Institut Jean Grey. Le pire, c'est que les raisons de ce revirement ne semblent pas très claires, hormis une vague impulsion juvénile. Bref, c'est de la décompression maximale, comme souvent chez le scénariste, même si l'ensemble reste agréable à lire grâce à la présence récurrente d'un humour évident, à des dialogues frétillants qui lorgnent du coté de la sitcom américaine, et aussi car le dessinateur, Stuart Immonen, a vraiment acquis une maestria sur son ouvrage qui en fait un des tous meilleurs, en ce moment, et ça ne se refuse pas. Autres micro événements en parallèle, Mystique et sa bande qui passent à l'action et financent leur croisade à coups de cambriolages sanglants, la petite Jean Grey qui ne parvient pas à se retenir d'utiliser ses pouvoirs pour contraindre les siens à faire ce qu'elle souhaite (bonjour le libre arbitre), et le discours de plus en plus persuasif de Scott. Car oui, je ne pense pas, moi non plus, qu'il soit vraiment responsable de la mort de Charles Xavier. L'influence du Phénix l'a poussé à commettre cet acte atroce dont je reste persuadé qu'il n'avait intimement pas la moindre envie. Ce faisant, le voici martyr, et pas assassin. Vous en pensez quoi?
La série Uncanny X-Men a droit elle ausi à deux épisodes, où c'est Illyana Rasputin qui tient le haut du pavé. La jeune sorcière a longtemps eu la domination sur la dimension des Limbes, mais depuis que ses pouvoirs ont été détraqués par le Phénix, elle se retrouve fragilisée. Dormammu, le maléfique démon souvent combattu par Stephen Strange, est bien décidé à prendre possession de ces mêmes Limbes, en éliminant au passage la maîtresse de maison, et ses camarades mutants réunis pour la défendre. Frazer Irving relève Bachalo aux dessins, dans un style arty et audacieux pour ce genre de comic-book grand public. Il s'encre et colorise lui même ses planches, rendant au final un travail sombre, traversé de couleurs saturées, qui se met au service du paysage décrit (Les Limbes, presque l'Enfer) avec pertinence. Pour finir, un épisode de Cable & X-Force, où la bande de Nathan Summers est aux prises avec Kliktok, un extra-terrestre auteur de génocides planétaires, qu'ils ont libéré de prison avant que certaines des victimes ne viennent commettre un massacre sur notre planète, pour se venger. Le hic, c'est que Kliktok s'est enfui dans l'espace avec l'équipe de Cable prisonnière à bord de son vaisseau, destiné à être atomisé sous peu par la même flotte décidée à lui faire payer ses crimes. La série de Hopeless, vis à vis de laquelle j'étais très circonspect au départ, reste plaisante à lire, c'est un fait, et même les dessins de Larroca ne me sont plus si antipathiques. Sans être un numéro inoubliable, ce X-Men 5 de novembre est assez agréable.