Encore un titre surfant sur la vague d’ésotérisme propre à ce début de millénaire, vous direz vous en lisant le titre de ce diptyque, Le Missionnaire, lui-même dessiné débout derrière une fillette et devant le Christ dans une Eglise. A moins que ce soit simplement une œuvre chrétienne comme le souligne le titre de l’épisode : in nomine patris…
En fait, l’histoire se déroule dans l’Italie catholique et fasciste de 1938, dans le petit village de Montelago. Le père Jonah Bellato est chargé par le Vatican de faire toute la lumière sur un possible miracle. Des malades du choléra guérissent mystérieusement. Et une jeune fille Mariangela communiquerait avec un ange. Pas de chance, le missionnaire contracte également le choléra. Comme un signe le mettant à l’épreuve.D’un côté, son esprit cartésien doute davantage, de l’autre, on lui offre de profiter lui aussi du miracle. Saura-t-il démêler les fils de ce mystère et résister à la tentation de la facilité ?
Après leur premier galop d’essai chez Delcourt avec la série déjà empreinte de fantastique, 100 âmes, les deux auteurs italiens Alessandro Crippa et Alfio Buscaglia signent là chez Bamboo une histoire captivante sur fond historique particulièrement bien rendu. Le dessin décoiffant et original est finalement très adapté à l’enquête sinueuse et surtout servi par une mise en couleur sobre qui rappelle les vieux films italiens.
Finalement, ce serait plutôt un habile et palpitant thriller avec une dose de fantastique. A découvrir.