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Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux journalistes français de RFI auront donc été enlevés au Mali et exécutés sans autres formes de procès le ce samedi 2 novembre 2013.
En reportage à Kidal, zone du Nord Mali encore peu sécurisée par les soldats de l’opération Serval, ils auront fait les frais de cette indéracinable implantation de l’Aqmi (Al Qaïda au Magreb Islamique) dans les régions désertiques qu’occupaient, jadis, de placides touaregs.
Ghislaine et Claude comme deux nouvelles colombes messagères abattues en plein vol par les fusils de l’obscurantisme.
Une nécessité de reportage qui s’écrit dans le rouge éternel des sacrifiés de l’information.
Un hommage leur a été rendu, ce jour, au Musée du quai Branly, à Paris.
Un hommage et le deuil dans les entrailles de RFI. Le prix à payer pour le combat de la vérité et le témoignage qui fabrique l’Histoire.
Nous sommes tous dans la peine ! Nous pensons fort à leur famille ! Ghislaine et Claude au feu d’une Afrique perdue Dans le paradis noir des dieux belligérants Un journal gribouillé par la plume de sang Et la perte infinie d’intelligences mues.
Deux vies de reporter proies de l’obscurantisme De terreurs aveuglées par le soleil intense Qui parsème le sable sur un désert immense Cristallisant des cœurs délestés d’humanisme. Bamako délivré de spasmes terroristes Vit de loin le martyr des damnés de Kidal La tache indélébile de corps criblés de balles Holocauste damné des combats journalistes.
Deux vies de reporter pour quatre délivrances Est-ce la rançon due pour tous comptes solder ? Ou faudra-t-il y voir l’affranchie destinée Mise à mort programmée pour délit d’insolence ?
Les vautours de Kidal revêtent d’oripeaux Sales et nauséabonds les tribus touaregs Nomades hospitaliers qui auront de ces legs Une empreinte damnée leur collant à la peau.
RFI erre au fond d’une fange de peine Deux absences reposent dans le souci des jours Deux fantômes brûlants de souvenirs d’amour Etoiles au firmament des vérités sereines.
RFI en refus de l’enfer effarant Quête l’information au péril de son corps Sur les aires belliqueuses fleuriront d’autres morts Pour les fruits incertains d’un avenir riant.