C’est tout le problème avec
les références historiques. Non seulement elles sont souvent utilisées de
manière abusive mais elles permettent de reporter mécaniquement la légitimité
du combat de glorieux ancêtres sur celui de leurs prétendus successeurs. Cette
référence semble manifestement être montée à la tête des bonnets rouges bretons
de 2013.
Certes il existe des raisons parfaitement objectives à leur colère, parmi
elles il y en qui sont propres à la situation de la Bretagne mais pour autant,
cela ne leur pas des droits particuliers par rapport au reste de la population.
Cela ne leur donne pas le droit de crier plus fort que les autres, cela ne
donne pas le droit de détériorer du matériel public et cela ne leur donne pas
le droit de dicter leur loi à la collectivité toute entière.
Or, à travers la casse des portiques et surtout à travers
l’ultimatum lancé au Gouvernement sur un sujet sommes toutes plus
symbolique qu’autre chose, c’est bien ce que cherchent à faire les excités du
bonnet rouge.
Exiger du Gouvernement qu’il renonce définitivement et précipitamment à
l’écotaxe sous peine de représailles est inacceptable.
Celui-ci a déjà fait un premier pas important en considérant que les
modalités actuelles de la mise en application l’écotaxe devaient être revues et
qu’elles devaient faire l’objet d’une concertation entre tous les acteurs
concernés, ce qui manifestement et malheureusement n’avait pas été fait jusqu’à
présent.
Cette réponse était la bonne réponse sinon la seule possible.
Tout le monde était d’accord sur le principe d’une taxe écologique dont la
vocation était notamment de limiter l’émission de gaz à effet de serre en
incitant à l’utilisation de modes de transport plus propres.
Rappelons que l’objectif de cette taxe n’était pas de remplir les caisses de
l’Etat, qui en aurait pourtant bien besoin, mais d’une part d’imputer au
transport routier son cout réel pour la collectivité et de le pousser de ce
fait à rationaliser ses déplacements et d’autre part à financer de nouvelles
infrastructures.
Toutes ces motivations restent valides, on ne peut donc pas jeter le bébé
avec l’eau du bain en se contentant de la supprimer purement et simplement et à
plus forte raison sous l’inadmissible pression de quelques uns.
Par contre, il est certainement nécessaire de se reposer la question de son
efficacité au regard des objectifs fixés. L’exemple de
l’Allemagne ou l’écotaxe est en vigueur depuis 2005 mérite certainement
d’être regardé de près.
De toute façon, et sans même évoquer la question du contrat de
sous-traitance avec la société Ecomouv’, ses modalités doivent être remises à
plat pour tenir compte du contexte, des situations particulières et notamment
pour ne pas en faire peser le coût uniquement sur les producteurs.
Plus généralement, il faut s’interroger collectivement et se demander si
« …il n'y a pas de mécanisme plus simple, moins coûteux, moins engageant
pour la puissance public et qui obtienne les mêmes résultats » (sic
François Bayrou).
Tout cela devra passer par une large et sereine concertation pour, en fin de compte, prendre une décision ferme, claire, nette et précise. Il serait inconcevable de céder au chantage des plus forts en gueule, fussent t'ils bretons.