C'est plutôt une bonne surprise qui m'attend ce matin en reprenant ma marche à Martigny après que la patronne de l'hôtel m'ait gentiment souhaité bonne chance pour la suite de mon voyage. Le temps est en effet bien meilleur que prévu. Une pluie légère qui se calme vite. Une température douce, presque chaude.
Je traverse vite Martigny Bourg puis attaque le sentier qui reste bien à l'écart de la route et dois me mener à Sepblancher. Le chemin est assez étroit, dominant le chemin de fer et la rivière, dans un jeu de montagnes russes. Si je fais un peu attention dans les descentes car avec l'humidité et les feuilles mortes c'est un peu glissant, le sentier n'est cependant pas aussi dangereux que décrit dans mon guide anglais (qui conseille carrément de prendre le train sur cette zone car la route est pour le coup vraiment périlleuse à pied) C'est un petit sentier en balcon où il faut certes faire attention.
Enfin toujours est il que je grimpe et dévale ainsi pendant une bonne dizaine de kilomètres jusqu'à Sembrancher. Dans les sous bois, il fait même vraiment bien chaud. Le jeu du matin consiste donc pour moi à retirer des épaisseurs et tout de même remettre ma veste de pluie dans les zones à decouvert où la pluie se décide comme par hasard à tomber à nouveau.
Après Sembrancher je marche le plus souvent sur le parcours de la route Napoléon, commun à la Via francigena sur ces derniers kilomètres suisses. Décidément je croise souvent Bonaparte sur mon chemin, après Brienne le Château. Il est vrai que j'ai grandi dans une ville qui conserve aussi un peu le souvenir de ce consul devenu empereur et surtout de son fils, justement le roi de Rome...ma destination sur ce voyage. Allez savoir si tout cela n'est pas lié, dans mon inconscient. ..
J'arrive ainsi à Orcieres. Tout ou presque y est fermé et le balisage moins évident me fait un peu tournicoter... mais je finis par retrouver mon chemin et un restaurant ouvert ou après un quart d'heure d'attente sans le moindre Bonjour je décide de m'en aller. Chez le voisin c'est ouvert aussi et bien plus accueillant. J'y dévore une salade et sur ces entrefaites mes amis Guy, qui m'a déjà accompagné dans le Jura et Philippe Rossier, trailer plus que chevronné, qui habite la vallée d'à côté, viennent me rejoindre. Je suis très content de les voir.
Ils reprennent la voiture pour la laisser à Bourg Saint Pierre et j'entame la montée avant de les retrouver six kilomètres plus loin sur le parcours. Toujours un sentier de montagne bien agréable.
Nous marchons encore six kilomètres ensembles sur les traces de Napoléon pour arriver à Bourg Saint Pierre, d'où Guy et moi repartiront demain pour le col.
Il y aura sans doute pas mal de neige mais ça devrait passer. Là, je retrouverai aussi Stefano, de Mandala Tour, mes partenaires italiens pour une belle descente vers Aoste qui marquera l'entrée dans la dernière partie de mon voyage.
Mais en attendant, une belle soirée amicale débute pour moi chez Philippe et sa compagne.