Les médias sociaux ont pris une importance extrêmement forte au sein de nos quotidiens, cependant ceux-ci ne sont pas seulement récréatifs, et comme de nombreux exemples l'ont montré jusque là, les médias sociaux se révèlent des indicateurs étonnamment précis des comportements individuels mais aussi, à plus large échelle, des comportements de population. Rappelons ainsi la prédiction en 2010 de l'évolution de l'épidémie de grippe grâce aux recherches effectuées sur Google ou la détection d’insectes invasifs. Flickr vient ainsi conforter cette utilité des médias sociaux comme source précieuse d'information à travers l'étude menée par deux universitaires britanniques de la Warwick Business School sur le suivi du passage de l'ouragan Sandy lorsque celui-ci a atteint le New Jersey en 2012. Si des rapprochements similaires avaient déjà été révélés concernant les réseaux sociaux écrits, comme Twitter ou Facebook, les Docteurs Tobias Preis et Suzy Moats montrent que le partage de photos peut également s'avérer efficace.
Virtuel/Réel
Cette étude part de la corrélation précédemment révélée par les deux universitaires entre la nature des recherches effectuées en ligne et le comportement dans la vie réelle. "Notre utilisation de plus en plus importante des technologies digitales ouvre la voie à des nouvelles et florissantes façons de documenter et suivre les actions humaines." Dans le cas de l'ouragan Sandy, la présence de plus ou moins de photos portant le tag Ouragan ou Sandy s'est avéré directement liée aux fluctuations de la pression atmosphérique. C'est ainsi quand l'ouragan a touché le New Jersey que le nombre de photos s'est trouvé le plus élevé. Dr Moat explique ainsi que "[...] au fur et à mesure de l'intensification de l'ouragan dans une aire donnée, la pression atmosphérique chute. Nous avons découvert que lorsque la pression chutait au New Jersey, le nombre de photos le mentionnant sur Flickr augmentait, et inversement lorsque la pression est remontée."
Précis et gratuit
Ce qui semble logique se révèle la preuve, grâce aux données quantifiables enregistrées par les universitaires, de l'utilité pour les gouvernements de ces indicateurs, gratuits et en ligne, dans l'évaluation de l'impact des catastrophes naturelles. "Flickr peut être considéré comme un système à grande échelle de capteur en temps réel, informant des sujets sur lesquels se tournent l'attention collective" énonce ainsi le Dr Moats. Ce suivi de l'attention du public pourrait ainsi permettre aux pouvoirs publics de quantifier l'importance du désastre et y apporter une réponse plus pertinente. Le Dr Moats ajoute que "[...] la mesure appropriée de ces indicateurs en ligne lors de catastrophes comme celle-ci pourrait s'avérer utile particulièrement si aucun outil secondaire de mesure environnementale n'est disponible."