Anna Galvada, tout le monde connait.
Non ? Mais si, elle a écrit "Ensemble c’est tout", qui a été reprit au cinéma, avec Audrey Tautou.
C’est pourquoi, lorsqu’en braderie, j’ai vu ce nom sur la couverture, 2€;
allez, je prend !
Je n’ai pas regretté, l’histoire est prenante.
Pas tant dans l’action, mais plutôt dans l’enchainement des sentiments, dans la description de ces événements qui peuvent changer le cours de votre vie.
Mais surtout, surtout, cette écriture : anti conventionnelle, libre, saccadée parfois.
Le rythme des mots traduisent et suit celui des sentiments
Morceaux choisis :
"Sidération. Etat de sidération. C’est Anouk qui le lui avait appris, ce mot. Quand la douleur est telle que le cerveau renonce, pour un temps, à faire son boulot de transmetteur. Cette hébétude entre le drame et les hurlements."
« Si elle avait pu, elle l’aurait pris dans ses bras à ce moment précis de leurs vies. [...] Elle lui sourit à la place. Un petit sourire avec des bras, des mains, un cou et deux nuques tout au bout.»
« – Vous voulez que je vous dise où j’habite ?
J’habite mes souvenirs… Un monde qui n’existe plus depuis longtemps…
Et puis quand je ne suis pas dans mes souvenirs, c’est avec vous que je vis, vous le voyais bien.
- D’accord, mais t’es où alors, depuis tout ce temps, si ta plus belle histoire d’amour c’est nous ? »
"Charles n’aimait pas les vacances.
Partir encore, décrocher des chemises, refermer des valises, choisir, compter, sacrifier des livres, avaler des kilomètres, être forcé de vivre dans des maisons de location hideuses ou retrouver de nouveau les couloirs d’hôtel et leurs serviettes-éponges qui sentaient la blanchisserie industrielle, lézarder quelques jours, se dire ah, enfin… essayer d’y croire, et puis s’ennuyer.
Lui, ce qu’il aimait, c’était les escapades, les coups de tête, les semaines démantelées."
- Mais tu l’aimais d’amour ? avait-elle fini par lui demander.
Et, comme il n’avait pas répondu immédiatement, cherchant un autre mot, plus juste plus précis moins compromettant, entendit son grognement désabusé lui donner la baffe qu’il attendait depuis plus de vingt ans pour pouvoir revenir à lui :
- Ben oui, j’suis conne, moi… De quoi d’autre peut-on peut aimer ?
Tu vois ce que je veux dire ?
Un style vivant, voila ce qui pourrait résumer ce livre de Gavalda.
Mais il s’y passe quoi ?
Un homme, quasi-cinquantenaire, apprend le décès de celle qui a été un pilier dans son enfance.
Dès lors, il va se remettre en question, et décider , un peu à son insu,
de vivre vraiment.
Voila. A vous de découvrir le reste.
Ciao, mes p’tits rats de bibliothèque !