Dans le genre, sa dernier œuvre, les Ignorants est une réussite absolue. Un peu moins politique, un peu sociale elle est surtout une très jolie aventure humaine et passionnée.
Les Ignorants, c’est une rencontre entre deux univers, celui du vin et de la bande-dessinée. Une double initiation, donnant-donnant entre Etienne Davodeau, auteur de BD de son état et Richard Leroy, vigneron près d’Angers. L’auteur va travailler dans les vignes et être introduit à la viticulture façon Richard Leroy. En échange, ce dernier va découvrir l’univers de la bande-dessinée.
Le lecteur, au milieu de tout cela, va découvrir deux mondes de passionnés, avec leurs joies et leur difficultés. Deux mondes en apparence loin l’un de l’autre mais qui partagent beaucoup en réalité.
C’est une très grosse BD, un grand format avec beaucoup de pages. Un bel objet, qu’on a envie de respecter, de prendre son temps pour lire. Comme le sujet qu’il porte, ce livre est un objet de passionné. En réalité, je l’ai lu très vite, c’est plus fort que moi, mais moins vite que ce que j’aurai pu le faire (il faut aussi dire que vu la taille du livre, je passais mon temps à changer de position, les auteurs n’y pensent pas forcément, mais un gros et lourd livre, c’est chiant à lire). Il faut dire que les traits d’Etienne Davodeau donnent envie de s’y perdre grâce à sa façon de jouer avec les cadrages et surtout sa gestion du noir et blanc.
Complètement immergée, je suis devenue l’un et l’autre au gré des pages et des superbes dessins. C’est un livre de passionnés à destination de tous. Même si on n’y connaît rien en vins, le livre est très parlant. On comprend comment il est fait et à quel point il est nécessaire d’aimer la terre pour produire du bon vin. Alors même que je ne bois pas de vin je mourrais d’envie de sentir chacun des crus, d’en goûter les nuances. C’est une BD très sensuelle et particulièrement instructive. Un cadeau idéal pour les passionnés de vins qui n’y connaissent rien en BD.
Mélanie