"De débats en amendements, la question des langues régionales est récurrente, mais sa situation est malheureusement chaque jour de plus en plus critique.
Depuis la signature de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires le 7 mai 1999, la situation n'a pas évolué et même dans certains cas des blocages administratifs n'ont pas permis le développement des langues régionales: non ouverture de classes, articulation école élémentaire et collège non organisée, crédits spécifiques en baisse. Ce ne sont là que quelques exemples.
Vous comprendrez que l'organisation du débat sur les langues régionales ce mercredi à l'Assemblée Nationale est une étape importante et je veux y voir là le début d'un nouveau processus permettant la reconnaissance de la diversité linguistique en France.
J'ai cependant la conviction que cette question serait plus audible et efficace si elle était gérée d'une façon globale et pragmatique à l'échelle régionale, au plus près des enjeux des locuteurs.
A son niveau, dans la limite de ses compétences et de son budget, le Conseil Régional de Bretagne a mis en oeuvre le "plan de politique linguistique" voté à l'unanimité en décembre 2004. Ainsi, qu'il s'agisse de soutenir les filières d'enseignement, des formations pour adultes, du développement des usages des langues régionales dans les médias, du soutien à l'édition et l'expression culturelle en breton et gallo, la politique volontariste de la Région a un coût et surtout des limites inhérentes aux moyens et compétences dont elle dispose.
Cette année, nous fêterons en Bretagne les 30 ans de la Charte Culturelle présentée par Valéry Giscard d'Estaing. Alors que l'UNESCO annonce l'année internationale des langues, il me semble opportun de franchir un nouveau cap et de donner un nouvel élan au bilinguisme en Bretagne.
Dans ce contextee, j'ai l'honneur de vous demander le droit à l'expérimentation inscrit dans la Constitution afin de développer et mettre en oeuvre une politique lingistique en adéquation avec les attentes des Bretons."