Alors que ce blog balbutiait ses premiers mots, Suuns étaient une de nos premières victimes en live. On était allé au Brudenell Social Club à Leeds pour écouter la version live de Zeroes QC et on était reparti complètement embrumé. La tentation de revivre une telle expérience était trop dure pour y résister et nous voilà pour le premier concert de l’automne. Quelle belle manière de commencer la saison ! Direction l’Epicerie Moderne, où on ne va que trop peu…
La première partie est d’abord assurée par Holy Strays. Installé tout seul devant sa console, le monsieur distillera morceaux électro hautement expérimentaux, avec baguettes et platines. On se laisse finalement transporter par la musique. Enchaînement direct avec Spitzer, ce qui n’est pas une mauvaise chose si on veut pouvoir profiter de tout le set de Suuns. Une ambiance plus clubbing/rave s’installe. On se dit que Dany Boyle pourrait très bien utiliser un des morceaux du duo pour une de ses BO. Il est maintenant 22h passé. Le duo quitte la scène et nous la salle pour faire une pause.
On y retourne 10 minutes plus tard pour retrouver Suuns en train d’accorder leurs instruments. On s’installe et on attend encore une dizaine de minutes avant de voir les lumières s’éteindre au son arabisant qui emplit la salle. Les canadiens de Suuns prennent enfin place et c’est parti avec un titre de leur premier album, était-ce Armed for Peace ? On a comme un doute. Et pour cause, les concerts de Suuns, c’est un peu un bout de paradis de plus d’une heure. On perd vite la notion du temps et on oublie vite quelle chanson le groupe vient juste de jouer. On est comme happé dans les phares d’une voiture avançant à 300 à l’heure, faisant trembler la scène de l’Epicerie Moderne. On a du mal à décrocher notre regard du batteur qui semble toujours taper bien fort sur ses percussions, ou du chanteur guitariste lacérant son instrument de toute part.
Le groupe, en véritable boule de nerfs de décibels, enchaîne les titres bien plus rock, électro et encore plus puissants sur scène que sur la version studio, déjà bien aboutie. Les éclairages bleus en fond de scène et les néons jonchant le sol ajoutent encore une fois au mysticisme que Suuns aime sécréter en live. C’est un vrai moment de live où le son cache parfois la voix déjà camouflée de Ben Schemie et où le micro se détache de son piédestal. D’ailleurs, vu l’attitude de monsieur le chanteur, on se dit qu’on n’aimerait pas être à la place du micro.
Enfin bref, on avait découvert Suuns un peu par hasard en 2011, on avait été conquis par leur prestation scénique à Leeds à l’époque, et en ce soir de novembre 2013, le groupe réitère son exploit. On quitte l’Epicerie Moderne sur les chapeaux de roue et Sweet Nothing (on souhaitait tellement l’entendre qu’on se rappelle de ce dernier titre !). En espérant qu’on ait pas à attendre 2 ans et demi avant de les revoir en live.
A la prochaine, messieurs !