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Welcome to Fukushima, documentaire d'Alain de Halleux

Par Onarretetout
Welcome-to-Fukushima

Minamisoma, à 20 km de la centrale éventrée en mars 2011. Juste à la limite de la zone trop contaminée. Mais pas assez loin pour ne pas être elle-même contaminée. Alain de Halleux s’y est rendu plusieurs fois depuis octobre 2011. Il y a rencontré des familles entre désir de départ et volonté de rester. Trois familles aux réactions très différentes : celle qui est partie et revenue, mais dont les membres, et surtout les enfants, ont été et restent traumatisés par le tsunami ; celle qui attend le moment de refaire du surf sur l’océan ; et cet homme, bûcheron, qui avait établi un centre pour enfants autistes, et que son fils vient rejoindre. On est loin des images que les médias réducteurs montrent habituellement des Japonais. L’angoisse est bien présente, c’est surtout l’angoisse de l’invisible « qui entre dans le corps des humains, dit un enfant, et le détruit », l’invisible dans des paysages de montagne, de saisons qui passent, de pétales qui volent, de vagues qui battent la côte. Le réalisateur nous le fait ressentir sans trop d’effets. Quelques mots écrits, par exemple, indiquant le nombre d’objets radioactifs dans l’océan tandis qu’un jeune surfeur repart sur l’eau. Il nous montre le combat de ce jeune homme, ancien employé de la centrale, pour donner aux enfants de la ville un espace leur permettant de jouer presque à l’abri de la contamination. La relation qu’il noue avec ces familles, mois après mois, permet de voir évoluer à la fois la volonté de vivre ici et la crainte des conséquences qui ne se manifesteront que dans 10 ou 20 ans… La menace est toujours présente d’un séisme de magnitude 9 dans les prochaines années. Et combien faudrait-il d’Alain de Halleux pour que nous n’oubliions pas les gens qui vivent là-bas, dans cet environnement désormais atteint pour toujours malgré les couches de terre contaminée qu’on en retire, auprès de ces arbres plantés par les ancêtres et qu’il faudra peut-être abattre sans le respect qu’on leur doit ?

Cette nuit, vers 0h05, la 103000e visite à ce blog, venue de Lyon, est arrivée sur une page présentant une exposition de Anish Kapoor. Juste avant minuit, c'était hier, un visiteur de Côte d'Ivoire a lu un poème de Léon-Gontran Damas. Merci.


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