Pour ne pas déroger aux habitudes, les portes du Depot n 'ouvrent qu' à 20h, un breuvage jaune dans un établissement face à la gare , ça te dit, glisses-tu à ton gamin et, à 8h pile, avec 10 autres possesseurs de ticket on entre dans l'ancien cinoche.
Un rideau coupe la salle en deux, étonnant pour un groupe ( !!!) qui a joué devant un chapiteau bourré aux Nuits Bota.
A sept sur le podium, quinze pelés en bas, en incluant la famille des gars et 6 photographes!
' t is hier zo stil, constate un des chanteurs de ce combo local dont tu as déjà maintes fois croisé la route.
L'indiepop impétueux et enthousiaste de Koen Saelemaekers, Michaël Cloet, Stijn De Mulder, Wim Raes, Jannes Jaspers, Sam Gyselen, Pieter T'Jampens réussira à attirer la clientèle ayant assiégé le bar et dès la deuxième salve, le bilan démographique indique 60 unités.
Normal, 'R T T' ( ? ) et la suivante brassent alternative rock épique et luxuriant à la Arcade Fire et les envolées postrock ( dominées par les synthés, ça change) de groupes tels que 65daysofstatic ou And So I Watch You From Afar.
La troisième plage ( 'L & L' ?) affiche quelques relents postpunk revival, style White Lies, et, lorsque Wim vient s'asseoir sur le bord de la scène pour tapoter le glockenspiel, tu sais qu'ils vont interpréter le catchy ' Two dancers'.
'Superklang' a fait danser les jaunes lors d'un voyage au pays des dragons tandis que le downtempo atmosphérique ' Gutscratcher' se balade dans un univers Hooverphonic.
Encore une avant la dance party qui va suivre, l'hectique 'Biggie'.
Une première partie de qualité!
250 danseurs sont prêts à accueillir la brigade dance-punk de Sacramento.
Parmi eux un minibus, en provenance de Limelette, a déposé à Louvain les plus folkloriques échantillons du patelin, mention spéciale aux gangs des blondes, pré-ménopausées, toutes les quatre go go girls à la discothèque branchée
le Number One, à Corbais.Gisèle, une manucure dans le civil, est de loin ta préférée, le petit André, une grande folle chauve, n'est pas mal non plus!
Cette troupe a consciencieusement carburé à la Stella avant le coup d'envoi.
Tom: ' Les bronzés en vadrouille chez Tobback', ça va chauffer!
Il ne croyait pas si bien dire!
Nic Offer , Mario Andreoni , Dan Gorman, Allan Wilson, Paul Quattrone , Rafael Cohen ont sorti une cinquième plaque ( ' THR!!!ER') il y a quelques mois et n'ont pas l'intention de se laisser mourir de chagrin suite à la défection du public brabançon, ça va saigner, Emmanuelle!
Ils se pointent, ça gueule, tu comptes sur tes doigts,il en manque, t'en vois que cinq, heureusement ce sont les meilleurs qui sont sortis de coulisses, Mario, quel guitariste, Dan le claviériste, trompettiste/percussionniste à ses heures n'est pas mal, mais c'est sur Nic Offer, le frontman/chanteur/joggeur/contorsionniste que tous les regards se braquent.
Le gars arrive arborant un boxershort affriolant, des jambes velues et des savates ( il fait du 46 fillette) d'une élégance slaches du dimanche, en plus, t'imagines une bouille Harpo Marx et t'auras un croquis presque convenable!
'Jamie, my intentions are bass', c'est parti pour septante ( soixante-dix, François!) minutes de disco groove funky en diable.
Gisèle trépigne, Gilberte se penche pour ramasser le dentier qui s'était fait la malle, Simone gesticule dangereusement, pardon Monsieur, un index vient de manquer ton oeil droit de 3 cm., Ginette est encore relativement calme.
Ambiance kitsch, Nic se paye une première descente aux enfers, les blondes se collent à lui.
'Except Death' avec un roadie en support aux percus, Mister Offer n'arrête pas de gesticuler au grand dam des chasseurs d'images, ses mouvements sont aussi élégants que ceux de Freddy Thielemans, futur ex-bourgmestre de Bruxelles s'essayant au sirtaki après avoir éclusé six bouteilles d'Ouzo, un détail, Nic n'a pas le teint rubicond de Fredo!
Les morceaux funk/ afrobeat/ disco punk orientation LCD Soundsystem/ The Rapture/ Fela Kuti/ Tom Tom Club/ Blondie avec quelques touches Michael Jackson se tapant les Fun Lovin Criminals se succèdent. Le spectacle est autant sur la scène que dans la fosse, transformée en piste de danse, ces rythmes et la basse Bootsy Collins sont absolument irrésistibles, ton corps entier aspire au mouvement.
'All my heroes are weirdos', John Wayne, sans doute - le tribal 'Californiyeah' et 'Even When the Water's Cold' aux effluves Frank Zappa, puis un break, Gilberte, une experte, lui administre un massage des mollets sans huiles essentielles, avec un peu de salive, !!! attaque 'Get That Rhythm Right'.
Une seconde balade parmi les damnés, un petit coup de trompette pour rappeler la bête, elle se hisse sur scène, Gilberte, ai besoin de tes services, masse-moi les genoux,en passant elle essaye de lui arracher son slip, le textile résiste, on continue la nouba, 'Careful' -'Must be the moon', c'est sûr la lune agit sur les nerfs...1 drink 2 drinks 3 drinks 4 she had eyes that I couldn't ignore... tu parles de qui, Nic?
Dernier tour dans l'arène, il s'appuie sur la tête de ton gamin pour descendre de scène, les blondes le suivent, suspense, un viol collectif?
Retour sur le podium, Gilberte l 'a suivi, en se roulant sur le plancher elle a failli faire trébucher l'orgue de Dan.
Hilarité générale, demain sa photo en première page d'Ici Wavre!
'One girl/one boy' - 'KooKooKa Fuk-U' et sa basse infernale, bordel, Gilberte rends -lui son micro,sale gamine et la dernière 'Slyd', Simone s'est débarrassée de sont-shirt...bien ton push-up, non, n'enlève pas le bas, svp!
Un petit coup de sirène, dank u, à la prochaine!
Bis
Un glam funk, 'Yadnus', Nic Milou et Dan Rintintin aboyant affreusement pour réclamer leur pitance et enfin 'Heart of Hearts'.
Ginette, pourquoi te frottes-tu les nibars contre la paroi?
J'essaye d'escalader le podium... t'as pas proposé de l'aider!
Demain j'achète 'Ici Wavre'!
photos: Kevin P