On nous avait annoncé un retour aux sources, je me rends compte qu’en fait le but était de rester dans la continuité de l’œuvre c'est-à-dire de ne toucher à rien. Personnages, humour, jeux de mots, références un peu datées, le cahier des charges hyper restrictif devait inclure de ne surtout pas moderniser l’univers. Du coup on est dans l’hommage plus que dans l’œuvre originale. Dans la continuité comme on dit. Et du coup il ne faut pas chercher la moindre nouveauté.
On sent que les auteurs ont été cornaqués par Uderzo, l’éditeur et la fille de Goscinny. Pas moyen de lâcher les chevaux ! Alors on déroule du grand classique : un pays pas encore visité, des pirates, des romains, un bon repas, un méchant vraiment méchant mais un peu niais, etc. Graphiquement, Conrad s’en sort très bien et mérite un sacré coup de chapeau tant l’héritage d’Uderzo semblait quasi impossible à assumer. Si les fondamentaux sont respectés, le scénario est pourtant léger, bancal et manque un peu de profondeur. Mac Oloch notamment est loin d’être un personnage secondaire inoubliable. Et puis que vient faire le recenseur romain dans l’histoire, si ce n’est du remplissage ? Et pourquoi donc Obélix refuse-t-il d’embarquer Idéfix dans l’aventure ? Peut-être le petit chien est-il trop difficile à dessiner mais son absence est pour le lecteur assez incompréhensible.
Au final, je n’ai pas du tout été emballé par cet album. Certes il est plusieurs crans au-dessus des précédents, ce qui n’était franchement pas difficile. Mais on est encore bien loin des albums de l’âge d’or d’Astérix. Pour vous en convaincre, il suffit de relire Astérix en Corse avant d’attaquer ce nouvel opus. L’évidence saute aux yeux, il n’y a pas photo entre les deux !
Astérix T35 : Chez les Pictes de Jean-Yves Ferri et Conrad. Ed. Albert René, 2013. 48 pages. 9,90 euros.
Une lecture commune que je partage avec Hélène.