ALGER - Les décideurs et dirigeants du monde des affaires en Afrique ont été appelés, à l’issue de la huitième conférence économique africaine, tenue à Johannesbourg (Afrique du Sud) la semaine écoulée, à unir leurs efforts pour faire de l’Afrique un pôle d’excellence en matière d’affaires et de développement.
La rencontre, organisée conjointement chaque année par la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a réuni 500 décideurs et praticiens du développement, indique la Banque africaine de développement sur son site web.
Lors des débats, les participants ont mis l’accent sur la facilitation des échanges, la libre circulation des personnes, des biens et des services, la volonté politique et le leadership des gouvernements en matière d’harmonisation des politiques macro-économiques et le rôle du secteur privé dans l’intégration régionale du continent.
A cet effet, l’économiste en chef et vice-président de la BAD, Mthuli Ncube, a estimé que les connaissances et les capacités des uns et des autres, des institutions fortes et la gestion des compétences et du talent devraient être au cœur de l’agenda de l’intégration régionale en Afrique.
Il a ajouté que les dirigeants politiques doivent redoubler d’efforts pour s’assurer que l’Afrique devienne un pôle de croissance intégré.
Pour les responsables de la CEA, la Conférence qui rassemble, aujourd’hui, de jeunes chercheurs africains est un important espace d’échanges à même de renforcer les capacités d’analyse du continent.
L’économiste en chef du Bureau régional du PNUD pour l’Afrique, Pedro Conceiçao, a quant à lui, insisté sur l’impact de l’intégration régionale sur le développement humain. Selon lui, "un mécanisme de solidarité doit être créé en Afrique.
Les pays doivent pouvoir partager leurs ressources ainsi que leurs connaissances et d’autres aspects favorables à la croissance".
Les progrès restent toutefois insuffisants
Le président du Groupe de la BAD, Donald Kaberuka, avait auparavant affirmé que l’intégration régionale présentait des avantages bien connus, mais qu’elle ne progressait pas aussi vite qu’elle le devrait.
"Les progrès accomplis à ce jour sont certes encourageants, mais très variables. Là où ils avancent à un bon rythme, les résultats commencent à se manifester presque partout, les droits de douane ne sont plus vraiment un problème. Ce sont les restrictions non tarifaires qui demeurent un obstacle réel".
Pour sa part, Abdallah Hamdok, secrétaire exécutif adjoint de la CEA, l’Afrique pourra, grâce à la transformation économique, faire un usage optimal de ses ressources humaines et naturelles, entraînant un changement dans la composition sectorielle de ses économies en faveur de secteurs à forte productivité, en particulier l’industrie manufacturière et les services modernes".
Pour Nkosazana Dlamini Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine, "un leadership en matière d’intégration régionale s’impose, non seulement au niveau des gouvernements, mais à tous les niveaux de la société africaine et de ses institutions - qu’il s’agisse du monde des affaires, de la société civile ou du secteur privé".
Le ministre des Finances sud-africain, Pravin Gordhan, a, lui, souligné la nécessité pour les pays africains de s’affirmer sur la scène mondiale à un moment où se redéfinissent les équilibres internationaux.
"Trop souvent, nous sommes présents lors de ces réunions mondiales, mais notre voix n’a que peu de poids et nous sommes incapables de présenter un programme commun qui justifierait ce que nous voulons réaliser de notre côté et dans le cadre des préoccupations mondiales", a-t-il déclaré, en préconisant une intégration régionale plus poussée. M. Gordhan a également affirmé que le continent a la possibilité de proposer des modèles de développement alternatifs et de créer des modèles de développement adaptés à chaque pays.
aps