C’est l’histoire d’une fille qui n’a pas le temps…

Mon dernier article, je l’ai écrit entre trois portes. Celle du bus, celle du tramway et celle du métro.

Vos articles, je les lis en diagonale, par morceaux. Quand j’ai le temps parce que mon fil d’actualités ressemble à ça en ce moment:

Je savais bien que ce serait dur. Je le savais mais je n’avais pas prévu que ça me boufferait autant de temps.
Je savais bien, les devoirs à la maison, les révisions, les interros… Mais je ne savais pas, cette masse de boulot qu’a du mal à contenir mon agenda.
J’étais au courant que le manque de sommeil joue un rôle très important sur la santé. Mais je ne savais pas vraiment, je n’avais jamais expérimenté à ce point là.
J’avais bien remarqué que ses vêtements rétrécissaient à une vitesse folle. Mais je viens seulement de réaliser que ça fait sept mois qu’il me regarde mon Ptit Homme.

Et lui qui est là, toujours là. Cet Homme qui partage ma vie, il la trouve où cette force?
Je me pose vraiment la question. Il fait comment pour résister à mes tempêtes, à mes larmes de rage parfois, de désespoir souvent? Il fait comment pour vivre sa vie avec l’ombre de la mienne? Il fait comment pour supporter mes absences?
Il la trouve où cette force? Moi je ne l’ai pas, ou je ne l’ai plus. Je l’ai peut être perdu entre deux stations de métro.

Moi je n’y crois plus. Comment rendre à temps des dossiers trop lourds pour moi? Comment travailler sereinement tout en regardant mon agenda se remplir de devoirs importants? Comment l’aimer en étant constamment fatiguée?  Comment rattraper ce sommeil qui ne vient plus? Comment passer du temps avec eux quand je n’en ai même plus pour moi?

Si vous saviez les choses que j’ai envie de faire mais que je ne fais pas.

J’ai annulé une journée détente avec ma meilleure amie. Elle voulait m’offrir un soin au Spa Lush. Et j’ai annulé. Oui j’ai annulé. Trop de boulot.

J’ai prévenu l’Homme qui partage ma vie que "non on ne fait rien dis pour mon anniversaire??? Non parce que tu vois, j’ai mon dossier de com’ à rendre le lundi et ensuite j’ai l’oral blanc du BTS. Faut que je bosse dur! Alors ne prévois rien pour moi surtout!" Et j’ai vu la déception sur son visage.

J’ai passé mon tour pour le concert de Depeche Mode, pile le jour de mon anniversaire. Pourtant "c’est un siiiiiiiiiiigne!!!! C’est le groupe que j’aime depuis que je suis gamine!!! Je DOIS aller les voir!!!!" Non. Je dois travailler. Dossier de com’ trop urgent/important et pas le temps.

J’ai arrêté d’écrire "rédiger articles blog" sur mon agenda. Il est déjà trop rempli.

Pourtant ce soir je suis là.
Je suis seule dans ma tour, ma prison. Mon bureau sous les combles. Ce lieu que j’attendais avec impatience, ce lieu que je n’ai même pas encore eu le temps d’aménager comme je le veux.
Mon dossier est sagement ouvert à côté de moi. Il peut rester ouvert, je ne le toucherai pas.
Ce soir je vais juste rester là, à fumer des cigarettes et écrire encore peut-être.
J’ai plusieurs idées d’articles, deux sujets qui me tiennent à cœur mais je n’ai pas l’inspiration, pas le calme nécessaire pour m’y mettre vraiment. Et je me déçois.
Mon blog se meure lentement. C’est un fait.

Parfois je me dis que ce ne serait pas une grande perte (et c’est vrai) mais même si je n’ai que très peu de lecteurs, ils sont là tout de même. Parce que je l’avoue, j’écris aussi pour être lu, pour partager mes joies mais aussi mes emmerdes. Parce que tu sais, toi lecteur, tu me permets de me décharger, de laisser mon Homme respirer. Il doit en avoir plus qu’assez de m’entendre me lamenter sur le temps qui passe et que je ne vois pas. Alors parfois c’est à toi que je raconte tout ça.
Et c’est aussi souvent grâce à toi que je m’échappe un peu, entre deux copies, je lis un article au hasard, je ris, je suis émue, je suis triste. Je vis. J’oublie que je n’ai pas eu assez de temps pour respirer l’odeur de mon Ptit Loup, pour embrasser mon Homme. J’oublie le temps d’un article, d’un échange par email ou commentaire.
Et je me rends compte que ce blog, mon blog, je ne l’oublie pas. J’ai encore envie d’y écrire, j’ai envie de prendre du temps pour lui aussi.
Plus qu’une envie c’est finalement un besoin.

Ces derniers jours, j’ai surtout pris conscience que je dois revoir mes priorités. Ma formation mange tout petit à petit et il ne va plus me rester grand chose à la fin.
A quoi ça sert d’avoir un diplôme si je ne peux pas fêter ça avec mes amis que je n’ai plus le temps de voir? A quoi ça sert d’avoir de bonnes notes si mon Homme n’est plus là pour me féliciter? A quoi ça sert de travailler comme une acharnée si je ne suis plus récompensée par le sourire de mon fils? A quoi ça sert d’avoir un blog si c’est pour le laisser mourir?

Ça sert à regretter. Et des regrets je n’en veux pas, je n’en veux plus.

Alors je vais ouvrir mon agenda et faire de la place. Juste un peu… Pour moi.