Oubliez les super-pouvoirs, les capes et la magie. The Losers vous souhaite la bienvenue dans le monde réel ! Il faut avouer que les combats interstellaires, ça peut devenir lassant. Pour changer, je vous propose de faire un petit détour par la case conspiration de la C.I.A. Des espions trahis qui veulent leur revanche sur le système, de préférence à coups de kalachnikov : encore du classique me direz-vous. Oui mais là c’est bien fait ! Sans plus attendre, découvrez ma critique du comics The Losers.
Non, non, non, ne me dites pas que vous connaissez The Losers parce que vous avez vu le film qui est tiré de cette histoire. RIEN A VOIR ! Le matériau d’origine est bien plus intéressant que la mauvaise version cinématographique. Allez, je spoile tout de suite : on achète !
Cinq soldats, surnommés The Losers car ils ne montaient jamais en grade à cause de leur caractère, sont envoyés en mission dans le Moyen-Orient. Ils doivent préparer le terrain pour une frappe aérienne qui anéantira l’empire d’un parrain de la drogue. Mais sur place, ils découvrent un trafic d’esclaves sexuels, de très jeunes enfants. Leur supérieur, un mystérieux Max, leur ordonne de continuer l’opération sans en tenir compte, mais ils refusent. Ils tuent Al-Fadhil, qui était à la tête de ce trafic, et conduisent les enfants jusqu’à l’hélicopère qui doit les récupérer. Peu après le décollage des enfants, celui-ci explose… Ils n’étaient pas censés rentrer vivants de cette mission. Clay, Roque, Jensen, Cougar, et Pooch se font passer pour morts et jurent de se venger et de venger ces enfants. Rejoints par la dangereuse Aisha, qui veut aussi sa revanche sur Max car il a causé la mort de son père, ils vont tout abattre sur leur chemin pour l’atteindre.
Andy Diggle et Jock sont aux commandes de cette série qui va à cent à l’heure. Le style graphique est particulier, on pourrait le qualifier de brutal, il souligne souvent le côté sombre des personnages ou de l’histoire. Je suis très fan de son style personnellement, que j’ai beaucoup apprécié dans Batman : Sombre Reflet et dans le comic indépendant Rêves Angéliques mais il peut ne pas plaire à tout le monde. Dans tous les cas, le travail que Jock fait à Hollywood (concept arts de Batman Begins, Dredd ou X-Men : Days of the Future Past pour ne citer que les plus connus) se sent : on a presque l’impression de voir une bobine de cinéma se dérouler sous nos yeux. L’adaptation en blockbuster était évidente, même si elle s’est avérée décevante. Andy Diggle fait également un boulot incroyable, si j’étais un journaliste modèle, j’utiliserais le terme « thriller haletant ». Evidemment, il ne faut pas avoir peur du sang, parce qu’il y a beaucoup de cases qui en sont couvertes. Et ne pas être trop à cheval sur les questions de moralité, etc. Mais ce sont les histoires qui s’affranchissent de toutes ces règles qui sont les meilleures, non ? Et le rythme ne se relâche jamais au long des trois tomes qui composent cette histoire complète…
Si l’idée de base est simple, ne vous attendez pas à un happy end Hollywoodien contrairement à ce que le film fait de cette histoire (oui, le mot trahison me passe par la tête). La violence ne s’arrête jamais, ni l’audace d’ailleurs. Il est rare que des comics, voire des histoires en général nous offrent un dénouement surprenant. On croirait presque avoir tout vu sur les histoires d’espionnage. Et puis The Losers est arrivé !
Le duo Andy Diggle – Jock est également à l’origine de Green Arrow : Year One, édité ce mois-ci par Urban Comics. Critique à venir…