A ma droite, un stylo bille levé sur une page blanche.
A ma gauche, un levier qu’on abaisse pour remplir un cône à l’italienne. Car le vendeur de gauffres est aussi vendeur de glaces. Pas la vendeuse de glaces que chante Souchon ! « Vendeuse de glaces, boulevard de la Plage, sous sa bâche, elle était belle ! »… Une baraque cossue, dirigée par un bataillon de serveurs en grande tenue.
A ma droite, un écrivain sur une petite table en bois pliante.
D’un côté, il y a du sucre qui vole et de belles couleurs, des pages de pâte craquante, des feuilles de sucre-glace à parcourir du bout des lèvres : « Tu veux une glace, chérie ? A quoi la veux-tu, mon cœur ? »
De l’autre, les couvertures arides des livres. Des pages à tourner, des lignes à parcourir, des aventures à oser durant de longues heures en face à face avec soi-même.
Mais pas assez de sucre ou pas assez de miel pour attirer les mouches ?
par Eric Bertrand